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Article Dans Une Revue Registres : Revue d'études théâtrales Année : 2013

“Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ?” – De Cape et de crocs : du théâtre à la bande-dessinée, et retour

Résumé

Paru en 1995, le premier tome de la série De cape et de crocs – qui en compte actuellement neuf et devrait finalement en compter onze – a immédiatement attiré l’attention d’un large public excédant le champ des traditionnels adeptes du neuvième art pour engager celui des « littéraires » – professeurs de français et de lettres dans le secondaire notamment. C’est que cette série scénarisée par Alain Ayroles et dessinée par Jean-Luc Masbou, tous deux formés à l’École supérieure de l’image à Angoulême, emprunte abondamment à la littérature et, particulièrement, au théâtre. Dans un univers évoquant résolument notre XVIIe siècle, la série s’ouvre en effet sur une représentation des Fourberies de Scapin (1671) à laquelle assistent les deux personnages principaux – un renard et un loup qui évoquent tant Le Roman de Renart que les Fables de La Fontaine. Cette référence inaugurale à la pièce de Molière, réinvestie de nombreuses fois dans la série, se trouve toutefois bientôt concurrencée par la convocation d’une autre pièce fameuse du répertoire français, Cyrano de Bergerac (1897) d’Edmond Rostand. Alain Ayroles et Jean-Lus Masbou n’ont dès lors de cesse d’emprunter nombre de motifs – répliques, situations, personnages – à ces deux hypotextes qu’ils n’hésitent pas à pasticher, et ce de manière souvent jouissive pour le lecteur – en témoigne la réécriture au terme du septième tome de la fameuse tirade du nez, en alexandrins comme il se doit. Il n’est pas étonnant de ce fait qu’aient été tentées plusieurs adaptations de De cape et de crocs à la scène. Celles-ci, dont nous nous proposons de diffuser quelques courts extraits pour illustrer notre communication, se révèlent néanmoins le plus souvent décevantes, privant non pas tant la série de sa fantaisie que de sa théâtralité. C’est que De cape et de crocs, qui prend son origine dans des œuvres théâtrales qu’elle malmène volontiers, semble produire sa théâtralité propre qui, de manière paradoxale, ne saurait trouver à s’inscrire sur scène. C’est donc ce dialogue entre théâtre et bande-dessinée, peut-être fondateur d’une remediation, vecteur en tout cas d’un nouveau regard à porter sur les œuvres constituant l’hypotexte de la série, que nous étudions dans cet article.

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  • HAL Id : hal-03257415 , version 1

Citer

Sylvain Diaz. “Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ?” – De Cape et de crocs : du théâtre à la bande-dessinée, et retour. Registres : Revue d'études théâtrales, 2013, 16 : Bande-dessinée, dessins animés, spectacle vivant, pp.19-26. ⟨hal-03257415⟩

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