Les pratiques cinéphiles au prisme de la programmation des ciné-clubs : du choix des animateurs aux goûts des adhérents - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue 1895 revue d’histoire du cinéma Année : 2017

Cinephile practices through the prism of film club programming: from the choice of organisers to the tastes of the members

Les pratiques cinéphiles au prisme de la programmation des ciné-clubs : du choix des animateurs aux goûts des adhérents

Résumé

Beyond the theoretical, administrative and legal constitution of film clubs, the mid-1950s was the first time that the movement reviewed its impact on the spectators who had been its target since it joined forces with popular education. While office staff, workers, and peasants had been since the Liberation an important part of the membership, they remained absent from the movement's leadership. The ideals of cultural transmission and self-management defended by the movement's leaders seem to have failed. This sociocultural differentiation between managers and users led to a monopoly of film expertise by the club organisers, and casts a light on the geography and morphology the film-clubs. From the programming choices of the organisers to the tastes of the members, we can see emerging a cinephile practice of ordinary spectators whose reference points and models defer to a cinephilia legitimised by specific professional situations, social positions and intellectual postures.
Au-delà de la constitution théorique, administrative et juridique des ciné-clubs, le milieu des années 1950 est l'occasion pour le mouvement d'établir un premier bilan de son impact sur les spectateurs qu'il cible depuis sa rencontre avec l'éducation populaire. Si les employés, les ouvriers et les paysans constituent une part effective des adhérents du mouvement après la Libération, ils demeurent en revanche absents de la direction des clubs. On peut y voir un premier échec dans l'entreprise de transmission et d'autogestion défendue par les représentants du mouvement ciné-clubs. Cette différentiation socioculturelle entre cadres et usagers, en effet, favorise le monopole de l'expertise cinématographique par les animateurs, et éclaire la géographie et la morphologie des ciné-clubs. Du choix de programmation des animateurs aux goûts des adhérents, se dessinent ainsi les contours d'une cinéphilie des spectateurs ordinaires dont les principaux points de repère se calquent en définitive sur un modèle de référence qui reste et demeure celui d'une cinéphilie légitimée par des situations professionnelles, des positions sociales et des postures intellectuelles bien spécifiques.

Dates et versions

hal-03224992 , version 1 (12-05-2021)

Identifiants

Citer

Léo Souillés-Debats. Les pratiques cinéphiles au prisme de la programmation des ciné-clubs : du choix des animateurs aux goûts des adhérents. 1895 revue d’histoire du cinéma, 2017, 81 (1), pp.53-70. ⟨10.4000/1895.5281⟩. ⟨hal-03224992⟩
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