L’histoire et la fiction ne s’affrontent pas mais avancent côte à côte
Résumé
L’écrivain hongrois László Krasznahorkai est interrogé sur son rapport à l’histoire et la place qu’elle occupe dans son œuvre. Il manifeste tout d’abord son intérêt pour la pensée de l’histoire telle qu’elle apparaît chez un romancier comme Tolstoï, mais aussi des théoriciens comme Hayden White ou Reinhart Koselleck. Selon lui, si l’idée d’une littérature atemporelle n’a pas de sens, il est tout aussi impossible pour l’écrivain de parvenir à décrire objectivement un événement. Littérature et histoire relèvent ainsi de régimes de vérité différents mais complémentaires. En tant qu’auteur de fictions, son travail a évolué, passant d’une relation à l’histoire centrée sur l’homme à une volonté d’écrire l’histoire de l’univers, c’est-à-dire de rendre compte de processus chaotiques extrêmement complexes associant le vivant et le non-vivant, ce qui le rapproche des préoccupations écologiques de la philosophie contemporaine.