Dans la poésie épigénétique de Giovanni Fontana, le texte écrit n’a pas pour vocation d’être un objet de lecture. « Intégré » à un ensemble plus vaste, il est « à considérer au même niveau que les autres éléments en interaction » : le corps, les objets, le son, l’architecture, les supports technologiques et la relation à l’environnement. La publication de poèmes sous forme de recueils, et sans CD, n’est toutefois nullement contradictoire avec l’ambition de faire sortir le texte de la contemplation silencieuse. L’article montre comment les 23 « partitions » de Fontana offrent la parfaite démonstration des capacités du visible à faire entendre le son, le souffle et le mouvement : pour qui les découvre sur les cimaises silencieuses ou dans les pages du catalogue, le sonore et le gestuel passent tout entiers par le visuel.