La conception architecturale de la Villa de Diomède a accordé une large place à l’art des jardins, qui sont intégrés dans différents espaces et assurent une transition scénographique entre l’extérieur de la villa et son intérieur. Trois secteurs de jardins peuvent être distingués dans l’état final du bâtiment. Au rez-de-chaussée, un jardin de 97 m2 délimité par un quadriportique et organisé autour d’un bassin central. La villa était aussi bordée au sud par un espace découvert, à fonction probable de jardin. Dans la continuité, au niveau inférieur, un autre espace découvert borde la villa au sud, probablement un jardin sur lequel donnaient les fenêtres du portique. Enfin, au même niveau, un grand jardin intérieur occupe le péristyle, sur une surface de 1860 m2 ; il constituait une sorte de jardin suspendu, surplombant une zone de terrasses et, plus au loin, la mer. En 79 ap. J.-C., ce jardin se trouvait bouleversé par des travaux en cours, portant sur la restructuration du réseau hydraulique et l’aménagement des margelles du bassin central, alors en cours de remontage. Nous pouvons toutefois préciser le dispositif scénographique qui était à l’origine de la conception de ce jardin, conçu lors du réaménagement 3 . Il est pour cela nécessaire de croiser les données archéologiques sur architectures et décors peints et les données transmises par les archives de fouilles. Au-delà de sa phase romaine, ce jardin a aussi une histoire longue, par les différentes campagnes de restauration et de plantations qu’il a connus depuis sa mise au jour à la fin du XVIIIe siècle et qui ont en fait un nouveau jardin ornemental du site archéologique. La nombreuse documentation graphique et photographique produite dans le courant du XVIIIe et XIXe siècle témoigne de cette évolution et nous permet de retracer les étapes de restauration de ce jardin pompéien emblématique.