L’article propose la mise en série des lettres du duc d’Anjou, futur Henri III, de 1567 à 1573, en direction des villes du royaume de France. La lettre est envisagée comme un lieu politique, de combat où raisons politique et administrative se mêlent. Le caractère infrastructurel de l’État des guerres de Religion – en suivant la plume de celui qui est lieutenant-général du royaume et donc en charge de la conduite des opérations militaires – est ici analysé au prisme de l’idéologie politico-religieuse des derniers souverains Valois, dans la veine des apports majeurs de l’œuvre de Denis Crouzet aux études du XVIe siècle français. C’est à travers une analyse sérielle et lexicographique qu’on débusque que le frère du roi se sert de ses prérogatives pour affirmer sa puissance et arrimer virtuellement dans ses lettres les entités que sont les villes au programme royal de gouvernement.