"Repenser la "frontière" vosgienne : apports de l'approche environnementale." Séminaire interdisciplinaire d'archéologie, Limites et frontières, Strasbourg, janvier 2018.
Résumé
Par le biais de l’histoire et de l’archéologie environnementales, la communication propose de questionner la construction du massif vosgien comme « frontière » au cours des siècles. Si Daniel Nordman a su démontrer que les sociétés humaines sont bien à l’origine de l’érection de milieux physiques en frontières, l’intérêt de l’approche environnementale est de recentrer cette problématique autour du rapport qu’entretiennent les hommes avec leur milieu. Au sein des sciences historiques, cette approche environnementale a en outre l’avantage de rendre les « frontières » disciplinaires de plus en plus poreuses. Cette condition paraît aujourd’hui indispensable pour appréhender l’histoire d’un milieu de moyenne montagne comme le massif vosgien. Pour intégrer le massif vosgien au cœur du paradigme de la frontière, est abordé le croisement des sources, issues du terrain comme des archives, dont disposent historiens et archéologues. L’histoire et l’archéologie environnementales permettent de déconstruire l’image d’une « frontière » vosgienne qui, telle que nous la connaissons, demeure une construction récente. Sur le temps long, et particulièrement aux périodes médiévale et moderne, le milieu de moyenne montagne que constituent les Vosges n’est pas perçu, appréhendé et valorisé de la même manière selon l’individu ou la société que l’on étudie. Par un jeu d’échelles, il convient de faire apparaître que les crêtes vosgiennes n’ont finalement rien d’un res nullius ou d’une « terre de conquête » à ces périodes. Pour les sociétés qui côtoient le massif, ce territoire n’a rien d’une marche montagnarde.
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