La violence comme contrôle social des femmes. Entretien avec Jalna Hanmer, sociologue britannique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Nouvelles questions féministes Année : 2013

La violence comme contrôle social des femmes. Entretien avec Jalna Hanmer, sociologue britannique

Résumé

Pour illustrer l’évolution des recherches sur les violences, nous avons souhaité interroger Jalna Hanmer, sociologue britannique qui a été l’une des premières à travailler sur les violences envers les femmes et à faire de cette question un objet de recherche scientifique. Elle a publié en 1977, dans Questions féministes, un article majeur (réédité en 2012 dans Questions féministes, aux Éditions Syllepse), dans lequel elle analyse l’usage de la violence par un homme connu comme une forme du contrôle social exercé par les hommes sur les femmes, dans un objectif de conceptualisation et de définition des contours de ce qu’est la violence. Cet article pionnier interroge l’importance et le sens de la violence masculine à l’encontre des femmes au niveau des structures sociales. Son principal argument est que la force physique ne définit pas à elle seule la violence, car la menace ou encore les blagues sexistes ainsi que l’absence de sanction de ces violences par l’État ne sont pas des faits secondaires ou mineurs, mais sous-tendent au contraire la structure des rapports de domination. 3 Les violences physiques constituent des représailles qui permettent de maintenir les autres formes de contrôle. Les explications sociologiques dominantes de la violence sont examinées et critiquées comme des théories incapables d’expliquer la violence contre les femmes, en particulier les théories qui utilisent des arguments économiques ou de classe sociale. Elles échouent à prendre en compte le rôle de l’État, alors que l’organisation, l’usage et le contrôle de la force et de la menace lui sont incorporés. L’analyse des réponses de l’État aux actes individuels de violence par des hommes sur des femmes permet de mettre en évidence la façon dont il représente les intérêts du groupe dominant, c’est-à-dire les hommes, dans ses confrontations avec le groupe dominé, c’est-à-dire les femmes, que ce soit dans le domaine public ou privé. Des exemples concrets permettent d’expliquer comment les intérêts prééminents des hommes s’expriment explicitement dans les politiques publiques et l’action publique, qui peut inclure l’intervention ou l’inaction dans la régulation de la violence. Cet article est fondateur dans la théorisation des violences masculines contre les femmes en tant que mode du contrôle social qui s’exerce sur ces dernières. Nous avons souhaité comprendre comment l’auteure en était venue à ces réflexions originales et, en particulier, comment la sociologie, d’une part, et le mouvement féministe, d’autre part, avaient marqué son approche.
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Dates et versions

hal-03104479 , version 1 (08-01-2021)

Identifiants

Citer

Alice Debauche, Christelle Hamel, Marianne Kac-Vergne. La violence comme contrôle social des femmes. Entretien avec Jalna Hanmer, sociologue britannique. Nouvelles questions féministes, 2013, Vol. 32 (1), pp.96-111. ⟨10.3917/nqf.321.0096⟩. ⟨hal-03104479⟩
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