Nous souhaitions pour ce colloque envisager la fabrique du héros par ceux qui la définissent et qui la développent en regard de notre époque, de nos sociétés. Il s’agit pour nous de poursuivre dans cette proposition notre analyse déjà présente dans nos travaux respectifs dans le domaine des Sciences de l’information et de la communication, à savoir comment les discours et productions culturelles et médiatiques influencent les perceptions et les comportements des citoyens par une mise en récit de héros ordinaires. Nous décidons de poursuivre cette analyse avec deux nouvelles approches celles de Cyrulnik (2016) qui démontre que nous choisissons nos héros selon notre histoire personnelle et Campbell (1949) qui définit les étapes du héros, toujours identiques dans les récits. La réunion de deux terrains nous semble innovante quand l’un interroge les processus et l’origine de la création d’une mise en portrait de personnalités héroïques et l’autre construit la narration d’un mouvement de pensée autour de l’écologie. D’abord nous identifions le héros transmis par l’art avec le regard et l’analyse d’un artiste plasticien Fred Kleinberg, qui travaille la notion depuis deux ans (Kleinberg, 2012), et produit actuellement une recherche graphique (avec son Panthéon de Héros qui est une « galerie de portraits » de ses héros toujours inachevée puisque peut-être s’y cacherait un seul héros). En regard de ce travail, nous étudions une autre galerie, présentée dans le journal Le Monde durant l’été 2020 sur les nouveaux écosophes, la série de portraits est intitulée « Les penseurs du nouveau monde » . Ce qui nous a semblé prégnant était que ces derniers étaient présentés sur une page pleine, avec pour moitié leur portrait réalisé par l’artiste Yann Legendre. Ainsi, en référence à Cyrulnik et Campbell, respectivement les choix de nos héros et les étapes du monomythe, avec comme toile de fond la possibilité d’un seul héros au final et divers visages qui justifierait la série, une galerie de portraits, nous questionnons un possible glissement des hérauts en héros, des héros en hérauts, mobilisant l’intime et le geste (à offrir, à entendre, pour laisser une trace) que nous mettons en perspective avec l’usage en communication environnementale de personnalités qui incarneraient l’écologie.