Progrès de la cartographie forestière mais persistance d'incertitudes. Cas de Madagascar - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cartes & géomatique Année : 2018

Progress in forest mapping but persistent uncertainties. The case of Madagascar

Progrès de la cartographie forestière mais persistance d'incertitudes. Cas de Madagascar

Résumé

Deforestation is one of Madagascar's major environmental problems, and requires accurate assessment. Despite considerable technical progress, inconsistencies still dot forest mapping. These distortions between maps and between data are analyzed here through several hypotheses: semantics, technical pitfalls, disciplinary viewpoints, and the influence of political and financial stakes. We compare maps and data from the same wetlands region, produced at different times and by different authors, methods, sources of detection and scales of definition. The first bias is that of the variable meaning given to the notion of forest in a Malagasy context of particularly diverse and evolving ecosystems (semantic bias). The cartographic process is then disrupted by technical difficulties: limits to detection, difficulty in transferring scale, illusions brought about by cutting-edge technologies applied without the usual precautions, unsuitable standards and old legacies. The disciplinary bias stems from the hegemony of certain reductive viewpoints, which see the forest only through a limited analytical grid, playing on both semantics and concerns, for example the interest in losses rather than gains, in primary forests or woody plants rather than forests. Political and economic issues, linked to international agendas, have always played a part in the cartographic game, and are likely to come to a head today as a result of the financial stakes involved in cartography, with eligibility for environmental funds for protected area managers increasingly dependent on proof of reduced deforestation.
La déforestation représente un des principaux problèmes environnementaux de Madagascar, exigeant une évaluation juste. Malgré des progrès techniques considérables, des incohérences parsèment encore la cartographie forestière. Ces distorsions entre cartes et entre données sont analysées ici travers plusieurs hypothèses : la sémantique, les écueils techniques, les regards disciplinaires, et l'influence d'enjeux politiques et financiers. Nous nous appuyons sur la comparaison de cartes et données d'une même région humide réalisées à différentes époques par différents auteurs, méthodes, sources de la détection, échelles de restitution. Le premier biais est celui du sens variable accorde à la notion de foret dans un contexte malgache aux écosystèmes particulièrement diversifies et évolutifs (biais sémantique). Le processus cartographique est ensuite perturbe par des difficultés techniques : limites de la détection, difficulté du transfert d'échelle, illusions apportées par des technologies de pointe appliquées sans les précautions d'usage, normes inadaptées et héritages anciens. Le biais disciplinaire tient à l'hégémonie de certains regards réducteurs, qui ne voient la foret qu'au travers d'une grille d'analyse limitée, ce qui joue à la fois sur la sémantique et les préoccupations, par exemple l'intérêt porté aux pertes plutôt qu'aux gains, aux forêts primaires ou aux ligneux plutôt qu'aux forêts. Les enjeux politiques et économiques lies aux agendas internationaux se sont aussi toujours invites dans le jeu cartographique.Ils risquent de culminer aujourd'hui du fait des enjeux financiers de la cartographie, l'éligibilité aux fonds environnementaux pour les gestionnaires d'aires protégées étant de plus en plus asservie aux preuves de réduction d'une déforestation.
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Identifiants

  • HAL Id : hal-03068089 , version 1

Citer

Georges Serpantié, Jean-François Girres. Progrès de la cartographie forestière mais persistance d'incertitudes. Cas de Madagascar. Cartes & géomatique, 2018, 235-236, pp.287-309. ⟨hal-03068089⟩
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