Même lorsque l’école n’est pas obligatoire, l’inclusion des enfants en situation de handicap et/ou présentant des besoins éducatifs particuliers (BEP) est reconnue comme la voie la plus adaptée sur le plan international pour prévenir l’exclusion et garantir à tous une éducation de qualité (ONU, 2006). En France, à la rentrée 2013, sur les 141 565 élèves identifiés comme étant en situation de handicap, 1,9% étaient âgés de 3 ans et moins, 4,7% de 4 ans, 7,7% de 5 ans et 10,4% de 6 ans (Moisan, 2014). Même si dans notre pays, la majorité des enfants est scolarisée à partir de 3 ans, cela n’est pas le cas pour les enfants en situation de handicap et/ou à BEP et ce, y compris au début de la scolarité obligatoire, à l’âge de 6 ans. Or la préscolarisation en maternelle a un impact positif sur la scolarité ultérieure (Florin, 2007). S’intéresser aux enfants en situation de handicap scolarisés en maternelle peut permettre d’étudier l’impact de cette scolarisation sur leurs compétences cognitives telles qu’évaluées dans un cadre scolaire ainsi que sur leurs compétences socioaffectives. Cette contribution propose d’explorer les différentes opérationnalisations possibles de situation de handicap à partir de données recueillies au printemps 2016 dans le cadre du volet école d’Elfe (étude longitudinale française depuis l'enfance). Recueillies en milieu scolaire de en moyenne section, les données permettent d'investiguer différentes méthodes d’évaluation de la situation de handicap de l’élève. Les opérationnalisations interrogent le niveau à prendre en compte dans l’analyse des besoins particuliers : intra-individuel (avec des mesures des aptitudes de l’élève par rapport à lui-même), interindividuel (en situant ses performances aux épreuves par rapport à celles de ses camarades de classe) ou en se basant sur une évaluation externe de ses aptitudes, faite par l’enseignant.