L’Afrique-du-Sud constitue un pays viticole original dans la planète des vins en général, et en particulier dans les pays dits « du Nouveau monde viticole ». Avec 130 000 ha et une production de 10 millions d’hl environ (OIV, 2017), (fig. 1) l’Afrique-du-Sud est le 8e pays producteur de vin au monde. Elle occupe une place à part du fait des origines particulièrement bien informées de la viticulture sur son territoire quand dans nombre de pays le calendrier reste imprécis, limité au siècle d’introduction. En Afrique-du-Sud, c’est le dirigeant de la compagnie des Indes orientales, Jan Van Riebeeck qui, en 1652, a commandité la plantation de vigne pour fournir fruits et vins aux marins hollandais qui couraient les mers en danger de scorbut autour de Groot et de Klein Constantia, dans la banlieue de l’actuelle Cap-Town. Les premières récoltes auront lieu en 1659, de ce qui deviendra le recherché Muscat de Constantia, à base du cépage Muscat d’Alexandrie. Les versants et collines, ayant abrité les parcelles initiales, sont identifiés à l’échelle de l’hectare. Ceci constitue d’ailleurs un atout important de la communication des vins sud-africains, leur conférant un aspect originel presque comparable à Noé, arrivant au sommet du Mont Ararat après le déluge, plantant de la vigne et s’enivrant, selon l’Ancien Testament chrétien.