Transfert adoptif de lymphocytes T cytotoxiques anti-BK virus : étude des paramètres de la production par sélection immunomagnétique basée sur la sécrétion d’interféron gamma.
Résumé
Le BK virus (BKV) entraîne une cystite hémorragique (CH) potentiellement invalidante chez 10 à 50% des patients greffés de cellules souches hématopoïétiques (HSCT). Nous étudions ici la faisabilité de la sélection des CTL BKV-spécifiques par une méthode immunomagnétique basée sur la sécrétion d’IFNg en vue de proposer une immunothérapie adoptive anti-BKV.
Les cellules mononucléées du sang périphérique de donneurs sains ont été stimulées par différentes combinaisons de pools de peptides BKV (Miltenyi Biotec) : PepTivator VP1, VP2, LT, ST. Les paramètres de stimulation optimaux ont été définis : (i) fréquence maximale de cellules sécrétrices d’IFNg (ii) intensité maximale de sécrétion d’IFNg respectivement par étude de la sécrétion d’IFNg en ELISPOT (n=28) et par cytométrie en flux (n=2). Enfin, la sélection immunomagnétique des CTL anti-BKV a été réalisée avec le Cytokine Capture System (Miltenyi Biotec), par stimulation VP1 et LT chez un donneur sélectionné sur sa réponse IFNg anti-BKV (n=1).
Une réponse IFNg BKV-spécifique est mise en évidence chez 71,4% des donneurs, et est significativement plus élevée après stimulation par l’association des 4 pools de peptides (p<0,05). L’étude cinétique révèle une durée optimale de stimulation de 6 heures. La sélection immunomagnétique a été réalisée selon les conditions prédéfinies et adaptées aux exigences de grade clinique. Les résultats préliminaires indiquent un enrichissement du produit en CTL anti-BKV, ainsi que l’augmentation de la réponse IFNg à la stimulation BKV en ELISPOT. La variabilité interindividuelle impose de sélectionner soigneusement les donneurs, et le procédé d’isolement des CTL anti-BKV doit encore être optimisé avant d’être transposable en recherche clinique chez les patients HSCT atteints de CH. Cependant, malgré la faible fréquence des CTL anti-BKV chez l’adulte sain, nous avons montré que la méthode immunomagnétique en permet la sélection, et ce avec des résultats préliminaires encourageants.
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