L'étude des petits vertébrés en contexte archéologique permet de fournir des informations chronologiques, taphonomiques et paléoenvironnementales précises permettant de mieux caractériser les occupations humaines d'une région donnée. En Algérie, les études microfauniques se sont principalement focalisées sur les périodes anciennes (Miocène à Pléistocène moyen), alors que les microvertébrés des périodes récentes du Quaternaire (Pléistocène supérieur-Holocène) n'ont fait l'objet que de très rares mentions, et n'ont jamais fait l'objet d'études spécifiques. Au travers de l'étude des assemblages néolithiques de la grotte de Gueldaman GLD1, nous documentons ici pour la première fois les microfaunes holocènes fossiles d'Algérie de façon exhaustive et approfondie. Le but de ce travail est d'apporter des informations sur la paléobiodiversité des microvertébrés de la région à l'Holocène, sur l'origine des assemblages et l'intégrité des dépôts archéologiques, et de décrire l'environnement local des populations néolithiques de la région. Un total de 1018 éléments osseux a été étudié, et 22 taxons ont été identifiés, incluant plusieurs espèces de rongeurs, soricomorphes, chiroptères, amphibiens et squamates. L'analyse taphonomique montre que les assemblages de microvertébrés de GLD1 sont issus d'une accumulation in situ par prédation. L'étude paléoécologique montre une prédominance des milieux ouverts (steppes, prairies) et semi-ouverts, mais avec également la présence de milieux plus boisés, correspondant à un climat méditerranéen et un paysage proches de l'actuel. L'étude couplée des microfaunes et des spéléothèmes suggère cependant un changement environnemental dans l'Unité Archéologique 4 (~4403 cal BP), depuis des conditions relativement humides vers des conditions plus arides.