Afin de préciser le cadre chronologique de la grotte du Lazaret et celle du Vallonnet, différentes méthodes de datation radiométriques (U-Th, U-Pb) et/ou paléodosimétrique (ESR) ont été appliquées sur les matériaux adéquats présents dans les niveaux pléistocènes de ces deux grottes. Les techniques d’analyse les plus modernes ont été utilisées. Pour ce faire, nous avons fait appel au laboratoire HISPEC (High-precision mass spectrometry and environment change laboratory) situé à Taipei à Taiwan, dirigé par Chuan-Chou Shen, pour les analyses U-Th par MC-ICP-MS ; au laboratoire de géochimie des isotopes à Melbourne en Australie, dirigé par Jon Woodhead pour les analyses U-Pb par MC-ICP-MS, et nous avons réalisé la mise à jour, à l’aide de nouveaux logiciels et données, des datations ESR du Lazaret publiées auparavant (Michel et al., 2009) avec Mathieu Duval du Laboratoire ARCHE (Australian Research Centre for Human Evolution), situé à Nathan, en Australie. Au Lazaret, de nouvelles datations U-Th sur le plancher stalagmitique E, recouvrant en partie les niveaux archéologiques (Ensemble C) au fond de la grotte, indiquent que celui-ci s’est formé entre ~ 120 ka à sa base et ~ 8 ka en surface. La datation de la base du plancher E nous conduit à conclure que les niveaux archéologiques sont plus anciens que 120 ka. Les âges déterminés par la méthode ESR/U-Th combinée sur l’émail dentaire de 17 cerfs, sont compris entre ~ 110 et 200 ka. Les niveaux archéologiques de l’ensemble stratigraphique C du Lazaret sont par conséquent contemporains du stade isotopique 6 (MIS 6). Au Vallonnet, la datation U-Pb, à laquelle sont associées les données U-Th obtenues, ont conduit à attribuer un âge U-Pb au plancher stalagmitique inférieur (Complexe I) de 1,22 ± 0,09 et 1,19 ± 0,07 Ma. Celui du plancher stalagmitique supérieur (Complexe IV) est compris entre 1,13 ± 0,15 et 1,18 ± 0,09 Ma. Ils se situent respectivement en-dessous et au-dessus des niveaux archéologiques (Complexe III), permettant de dater ces derniers à 1,2 Ma. Ils sont par conséquent contemporains du stade isotopique 36 (MIS 36) et de l’évènement Cobb Mountain d’après les données paléomagnétiques (Michel et al., 2017). Dans les deux sites, les datations sont en accord avec les conclusions de la biostratigraphie.