La convention sur la diversité biologique (CDB), signée lors de la conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro en 1992,a reconnu la souveraineté des États sur leurs ressources biologiques,les droits de propriété intellectuelle sur le vivant et les droits des populations autochtones et locales sur leurs connaissances traditionnelles. 24 ans après, on peut se demander si l'entrée en vigueur du protocole de Nagoya et le vote de la loi sur la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages peuvent garantir l'accès et le partage des avantages tirés de l'exploitation des ressources génétiques (APA) tels qu'idéalisés par la CDB. La solution marchande prônée par la CDB pour lutter contre l'érosion de la biodiversité et des connaissances traditionnelles peut-elle répondre aux enjeux qui se posent aujourd'hui en Guyane. De manière plus générale et au-delà de l'APA,quels sont aujourd'hui les enjeux autour de la biodiversité ? Après un retour sur les grandes forces qui ont conduit à la ratification du protocole de Nagoya - les progrès scientifiques des biotechnologies, leur mise en marché, l'extension de la brevetabilité aux composantes du vivant,la montée des revendications autochtones et la légitimation des connaissances traditionnelles -, nous exposerons les grandes lignes de la loi sur la reconquête de la biodiversité et ses implications pour la Guyane. Cette nouvelle loi implique une réflexion sur la construction des connaissances en société; pourra-t-elle pour autant encadrer la biopiraterie ?