Sports seasons in Vichy: birth and development of a sports and tourism policy (1880-1900)
Les saisons sportives de Vichy : naissance et développement d'une politique sportive et touristique (1880-1900)
Résumé
L'analyse des registres de délibérations des Conseils municipaux de Vichy indique qu'une nouvelle représentation de l'action publique se précise et s'affirme dans la station thermale autour du thème sportif entre 1890 et 1914. Aux mesures isolées de la période précédente, succède la construction d'un projet délibéré d'encouragement et d'organisation des loisirs sportifs. Ces distractions s'inscrivent au quotidien dans les préoccupations des pouvoirs publics. Nous verrons, dans un premier temps, que les élus locaux semblent non seulement sensibles au phénomène, mais ils contribuent à la mise en place d'un cadre d'action publique. De nombreuses questions peuvent alors être formulées. Peut-on raisonnablement parler d'une politique sportive municipale ? Quelles activités sont l'objet des attentions municipales ? Quels sont les enjeux culturels, sociaux et politiques associés aux sports par les élus ? Quels sont les facteurs permettant de comprendre le sens de cet interventionnisme municipal ? Les décisions concernant la construction d'équipements sportifs, les aides et subventions allouées aux diverses sociétés sportives de la station sont autant d'éléments permettant d'attester la réalité d'une action communale réfléchie et concertée.
Mais, pour satisfaire ses ambitions sportives, la « Reine des villes d’eaux » a besoin de partenaires. La municipalité ne peut, seule, organiser et financer la « saison sportive », compte tenu de l'ampleur des manifestations qu'elle envisage de proposer à la clientèle thermale. C'est donc avec habileté qu'elle utilise l'initiative privée. Nous analyserons, dans un second temps, le rôle joué par la population locale, les professionnels du spectacle et certains établissements importants de la ville d'eaux en matière de sport. Un véritable commerce saisonnier se développe autour de ces distractions. Il semble révélateur de l'évolution des goûts des baigneurs qui aspirent à une cure thermale de plus en plus ludique et festive. Si certains « marchands de sport » échappent au contrôle de la municipalité et n'entrent pas directement dans son projet d'ensemble, l'offre sportive conserve néanmoins une certaine cohérence.
L’analyse des fonds d’archives municipaux de la ville d’eaux, en particulier les procès verbaux des délibérations du conseil, les dossiers de correspondance, les rapports de police locale, révèle le lien entretenu entre initiatives publiques et propositions privées. Tout est organisé par les pouvoirs publics dans le but de renforcer l’attractivité touristique de la station thermale.
Extrait de l'introduction de l'ouvrage :
[...]Témoignant d’une mobilisation comparable [des élus angevins], Frédéric Dutheil nous offre une revue de détail sur les dispositions prises à Vichy. Dans l’Allier, ce tournant est également pris à partir des années 1880. Dès lors, une partie de l’identité de la ville thermale, de son image et de son attrait repose sur les actions voulues et votées par les élus. Ils souhaitent, entre autres, augmenter de façon sensible – sinon exhaustive –, l’offre sportive, que ce soit en termes d’installations ou de spectacles. Ils entendent que cette offre soit si notable et récurrente (qu’elle soit strictement publique ou coordonnée avec les acteurs du tissu économique local) qu’elle finisse par donner corps à l’image d’une ville thermale et sportive. Ici, le volontarisme politique est caractérisé. Il constitue sans doute, comme à Angers, un des exemples les plus avancés permettant de discuter la notion de politique sportive ou de politique par le sport avant 1914. [...]
Mais, pour satisfaire ses ambitions sportives, la « Reine des villes d’eaux » a besoin de partenaires. La municipalité ne peut, seule, organiser et financer la « saison sportive », compte tenu de l'ampleur des manifestations qu'elle envisage de proposer à la clientèle thermale. C'est donc avec habileté qu'elle utilise l'initiative privée. Nous analyserons, dans un second temps, le rôle joué par la population locale, les professionnels du spectacle et certains établissements importants de la ville d'eaux en matière de sport. Un véritable commerce saisonnier se développe autour de ces distractions. Il semble révélateur de l'évolution des goûts des baigneurs qui aspirent à une cure thermale de plus en plus ludique et festive. Si certains « marchands de sport » échappent au contrôle de la municipalité et n'entrent pas directement dans son projet d'ensemble, l'offre sportive conserve néanmoins une certaine cohérence.
L’analyse des fonds d’archives municipaux de la ville d’eaux, en particulier les procès verbaux des délibérations du conseil, les dossiers de correspondance, les rapports de police locale, révèle le lien entretenu entre initiatives publiques et propositions privées. Tout est organisé par les pouvoirs publics dans le but de renforcer l’attractivité touristique de la station thermale.
Extrait de l'introduction de l'ouvrage :
[...]Témoignant d’une mobilisation comparable [des élus angevins], Frédéric Dutheil nous offre une revue de détail sur les dispositions prises à Vichy. Dans l’Allier, ce tournant est également pris à partir des années 1880. Dès lors, une partie de l’identité de la ville thermale, de son image et de son attrait repose sur les actions voulues et votées par les élus. Ils souhaitent, entre autres, augmenter de façon sensible – sinon exhaustive –, l’offre sportive, que ce soit en termes d’installations ou de spectacles. Ils entendent que cette offre soit si notable et récurrente (qu’elle soit strictement publique ou coordonnée avec les acteurs du tissu économique local) qu’elle finisse par donner corps à l’image d’une ville thermale et sportive. Ici, le volontarisme politique est caractérisé. Il constitue sans doute, comme à Angers, un des exemples les plus avancés permettant de discuter la notion de politique sportive ou de politique par le sport avant 1914. [...]