Les Italiens constituent une composante majeure de l'immigration en France depuis la fin du XIX e siècle 1. Main d'oeuvre convoitée par les autorités françaises 2 , 402 925 Italiens, principalement des Méridionaux, franchissent les Alpes entre 1946 et 1973. Mais, depuis cette date, les flux annuels ne cessent de baisser, s'effondrant depuis le milieu des années 1960. En 1973, ils ne sont plus que 4 827 à être introduits ou régularisés par l'Office national de l'immigration 3 , 7 615 selon les données du ministère du Travail reprises par l'ambassade d'Italie à Paris 4. Et si les personnes de nationalité italienne installées en France sont encore 573 817 au 1 er janvier 1973, ils sont désormais dépassés en nombre par les Espagnols, depuis 1968, puis par les Portugais et les Algériens. La France, qui a été un temps, au cours de l'entre-deuxguerres, la première destination des émigrés italiens n'attire plus que 5,3 % d'entre eux. Les conditions favorables instaurées par la réglementation de la CEE n'y changent rien ; l'Allemagne de l'Ouest et la Suisse sont désormais les destinations privilégiées. En 1973, le flux est tari et l'heure est à la valorisation à la fois des capacités d'intégration des Italiens et d'une italianité qui, en la circonstance loin de s'effacer, se réinvente. Une population stabilisée Les retours au pays ne sont plus guère nombreux (5 776 en 1973 selon une estimation des services consulaires 5). Une enquête menée par le consulat de Dijon en 1973 distingue quatre catégories de motifs : la construction d'une maison, l'obtention d'un emploi mieux rémunéré, les retrouvailles avec la famille ou encore des raisons de santé notamment à l'âge de la retraite 6 .