En s’appuyant sur la littérature interdisciplinaire qui concerne la marche urbaine, les études sur les médias mobiles et les études sonores, cet article explore la façon dont la marche quotidienne est redéfinie par les technologies audio portables et, en premier lieu, comment les artistes ont remodelé l’écoute en mouvement depuis les années 1980 – lorsque les premiers baladeurs ont été lancés sur le marché. Je vais aborder les différents projets artistiques pour suggérer qu'un nombre conséquent d'œuvres s’infiltrent dans la dynamique entre le promeneur et l'espace urbain, en agissant sur l'interférence et l'hybridation entre l'expérience contextuelle et celle véhiculée par les instruments technologiques, brisant ainsi la « bulle sonore » (Bull 2007) créée par l'écoute au casque et en mouvement. En particulier, je propose trois « tactiques » possibles – « révélation », « superposition » et « interaction » – comme des manières perméables d’établir des comportements, des espaces et des temps alternatifs qui renforcent les possibilités associées à la marche, créant ainsi des micro-pratiques d’habitation esthétique des espaces ordinaires.