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Chapitre D'ouvrage Année : 2007

« Comment nommer un bâtard arthurien ? »

Résumé

La bâtardise est un sujet abondamment traité par la critique arthurienne : c’est l’un des moteurs du genre, qui s’oppose aux « calmes évidences généalogiques » de la première chanson de geste . L’onomastique peut apporter à cette question quelques éclairages. Un bâtard naît : il faut bien lui choisir un nom. Et ce choix, on s’en doute, n’est jamais indifférent, marqué qu’il est du double sceau de la forte senefiance des noms propres médiévaux et de celle, non moindre, des noms propres romanesques. Nous puiserons l’essentiel de nos exemples dans le roman arthurien en prose, parvenu à sa maturité et même bien au-delà, jusqu’au XVIè s. Les noms propres y fonctionnent dans un corpus bien connu du public, et peuvent jouer de l’implicite sur fond d’intertextualité ; de la sorte, malgré l’hétérogénéité des romans, une sorte de texte global se profile , certes largement illusoire, mais souligné de l’intérieur même au moins comme une possibilité. De plus, ces romans se plaisent à explorer les lignages : en amont avec les pères, en aval avec les fils, et horizontalement, avec une kyrielle de cousins, frères et autres alliés. Le moindre nom propre s’insère alors dans le paradigme onomastique familial : comment le bâtard peut-il y trouver sa place ? On rêve de trouver des règles de nomination, une identification spécifique du bâtard grâce à son nom, un peu comme l’héraldique qui marque le blason des fils naturels d’un baston (paronomase de bastard) ou d’autres signes — mais ce signe n’apparaît qu’à la fin du Moyen Âge, et l’héraldique romanesque semble l’ignorer. En réalité, il faut lire les noms propres au cas par cas, même si nous l’organisons en typologie par commodité. Après un panorama sommaire de la bâtardise réelle au Moyen Âge, nous classerons les fils illégitimes selon que le nom paternel trouve ou non un écho dans le leur, avant de présenter un cas d’engendrement onomastique spontané.

Dates et versions

hal-02862031 , version 1 (09-06-2020)

Identifiants

Citer

Florence Plet. « Comment nommer un bâtard arthurien ? ». D. Hüe; Ch. Ferlampin-Acher. Lignes et Lignages dans la littérature arthurienne, Presses Universitaires de Rennes, 2007, « Interférences », ⟨10.4000/books.pur.29220⟩. ⟨hal-02862031⟩
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