Le gisement acheuléen en contexte de doline de Revelles (Somme, France) et ses caractéristiques communes à l’Acheuléen méridional
Résumé
The open-air site and Acheulean site of Revelles has been discovered in a dolina context when the A29 motorway was built in 2002 west to Amiens (Somme). One single occupation, without faunal discoveries, has delivered more than 5000 artefact and has been correlated to SIM 8. This new occupation permits us to work out on typology and technology of a facies different from the traditional acheulian from the alluvial terrace like Cagny-l’Epinette or Cagny-la-Garenne and of a facies also different from the other plateaus or dolinas like Ferme de l’Epinette and Gentelles. Three main operating chains are identified, one around the production of handaxes, another around triface and the last one deals with the productions of flakes and tool-flakes. Among the handaxes typology, we encounter lanceolates, back-handaxes, picks-handaxes and many handaxes with a cortex basis. Traditional morphologies like ovalar, amygdaloid and limandes are away. In that site, broken handaxes are numerous and broken marks allow us to see the difference between the one depending of bad raw materials from those of a volunteer resharping. Between these two extremes some are the results of the flexion or diverse functions. The debitage is carefully done with a great productivity of each main core surface and a great proportion of long back-knives. The Levallois method is rarely present, only by few preferential cores and rare flakes.
Le site acheuléen de plein-air de Revelles a été découvert en contexte de doline à l’occasion des travaux en 2002 de l’A29 à l’Ouest d’Amiens (Somme). Une unique occupation, dépourvue de faune, mais constituée de plus de 5000 artefacts, est attribuée au SIM 8. Cette occupation, très originale, nous permet de décrypter des caractéristiques typologiques et technologiques différentes des faciès connus en contexte de terrasse alluviale et quelque peu différent des autres contextes de plateaux et de dolines déjà étudiés comme ceux de Gentelles ou de la Ferme de l’Epinette. Trois chaînes opératoires majeures sont identifiées, l’une autour du façonnage de bifaces, l’une autour du façonnage de trifaces et une dernière autour de la production d’éclats bruts et d’éclats retouchés. La série de bifaces est constituée de formes lancéolées, de bifaces à dos, de pics-bifaces, de bifaces peu ébauchés à base corticale. Les formes ovalaires, amygdaloïdes et limandes sont déficientes. À Revelles, la fracturation des bifaces est notable et parmi les chutes de taille des bifaces et de leurs apex, il est souvent possible de faire la part entre la fracture due à la matière première parfois de mauvaise qualité, de celles, volontaires, qualifiées de ravivage. Entre les deux, les fracturations par flexion, obtenues en cours d’utilisation intensive de l’outil, nous laissent davantage dubitatifs. Le débitage est soigné avec une excellente productivité des surfaces de débitage produisant un grand nombre de couteaux à dos naturel. Le débitage Levallois n’est attesté que par quelques rares nucléus préférentiels ainsi que quelques produits de débitage.