Les idées constitutionnelles d'Alexandre Millerand - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue du droit public et de la science politique en France et à l'étranger Année : 2019

Alexandre Millerand's constitutional ideas

Las ideas constitucionales de Alexandre Millerand

Les idées constitutionnelles d'Alexandre Millerand

Résumé

Alexandre Millerand, the tenth President of the Third Republic, was opposed to the primacy of Parliament and considered that the practice of institutions should be reversed. He could not conceive of being, in the words of Felix Faure, "the Queen of England". Wishing to intervene directly in national politics, he did not hesitate to oppose the President of the Council head-on, as he did by forcing Aristide Briand to resign at the beginning of 1922 after opposing his desire for a policy of détente with Germany. Through his speeches and writings, he expressed a genuine constitutional doctrine, in particular his wish to see the presidential function strengthened. This desire was well known, since as early as 1919 he had been campaigning for a constitutional revision to this effect. In a speech delivered the same year in the Ba-Ta-Clan, he had proposed an enlargement of the electoral colleague in order to emancipate the President from the guardianship of parliamentarians alone, wishing to make the President the representative of the Nation. In the same spirit, he was in favour of restoring the practice of the right of dissolution, which had fallen into disuse since 1877. On 14 October 1923, in his famous Evreux speech, he reaffirmed his desire to reduce the role of Parliament. While he was not hostile to the parliamentary system, he considered that the legislative power should be content "to legislate and control". This strict conception of the separation of powers, for him the sole guarantor of freedom, attributed the function of governing to the executive. During his tenure, Millerand did not renege on his initial commitments on this issue and continued to push for constitutional revision. Thus, he intended to act as a true head of state and wanted to see the executive branch strengthened. It is interesting to note that many of the ideas put forward by Alexandre Millerand were subsequently taken up by General De Gaulle, whether in the context of the separation of powers, the place of the Head of State or even the establishment of a constitutional jurisdiction. Moreover, if these influences are part of the reformist current of the 1930s, Alexandre Millerand is a precursor since he had set out his ideas as early as 1919.
Alexandre Millerand, el décimo Presidente de la Tercera República, se opuso a la primacía del Parlamento y consideró que debía invertirse la práctica de las instituciones. No podía concebir ser, en palabras de Félix Faure, "la Reina de Inglaterra". Deseoso de intervenir directamente en la política nacional, no dudó en oponerse frontalmente al Presidente del Consejo, como lo hizo al obligar a Aristide Briand a dimitir a principios de 1922 después de oponerse a su deseo de una política de distensión con Alemania. A través de sus discursos y escritos, expresó una auténtica doctrina constitucional, en particular su deseo de ver reforzada la función presidencial. Este deseo era bien conocido, ya que ya en 1919 había estado haciendo campaña para una revisión constitucional a este efecto. En un discurso pronunciado ese mismo año en el Clan Ba-Ta, había propuesto una ampliación del colega electoral para emancipar al Presidente de la tutela de los parlamentarios solamente, deseando hacer del Presidente el representante de la Nación. Con el mismo espíritu, estaba a favor de restablecer la práctica del derecho de disolución, que había caído en desuso desde 1877. El 14 de octubre de 1923, en su famoso discurso de Evreux, reafirmó su deseo de reducir el papel del Parlamento. Si bien no era hostil al sistema parlamentario, consideraba que el poder legislativo debía contentarse con "legislar y controlar". Esta concepción estricta de la separación de poderes, para él el único garante de la libertad, atribuía la función de gobernar al ejecutivo. Durante su mandato, Millerand no renunció a sus compromisos iniciales en esta materia y siguió presionando para que se revisara la constitución. Por lo tanto, tenía la intención de actuar como un verdadero jefe de Estado y quería ver el fortalecimiento del poder ejecutivo. Es interesante observar que muchas de las ideas presentadas por Alexandre Millerand fueron retomadas posteriormente por el General De Gaulle, ya sea en el contexto de la separación de poderes, el lugar del Jefe de Estado o incluso el establecimiento de una jurisdicción constitucional. Además, si estas influencias forman parte de la corriente reformista de los años 30, Alexandre Millerand es un precursor ya que había expuesto sus ideas ya en 1919.
Alexandre Millerand, dixième Président de la Troisième République, était opposé à la primauté du Parlement et considérait qu’il convenait d’inverser la pratique des institutions. Il ne pouvait concevoir, pour reprendre la formule de Félix Faure, d’être « la reine d’Angleterre ». Souhaitant intervenir directement dans la politique nationale, il n’hésita d’ailleurs pas à s’opposer frontalement au Président du Conseil, comme il le fit en contraignant Aristide Briand à la démission au début de l’année 1922 après s’être opposé à son souhait d’une politique de détente avec l’Allemagne. A travers ses discours et ses écrits, il exprimait une véritable doctrine constitutionnelle, notamment par son souhait de voir renforcée la fonction présidentielle. Cette volonté était connue, puisque dès 1919, il avait milité pour une révision constitutionnelle en ce sens. Dans un discours prononcé la même année au Ba-Ta-Clan, il avait proposé un élargissement du collègue électoral afin d’émanciper le Président de la tutelle des seuls parlementaires, souhaitant faire du Président le représentant de la Nation. Dans le même esprit, il était favorable au rétablissement de la pratique du droit de dissolution tombé en désuétude depuis 1877. Le 14 octobre 1923, dans son célèbre discours d’Evreux, il réaffirma sa volonté de réduire le rôle du Parlement. S’il n’était pas hostile au régime parlementaire, il considérait que le pouvoir législatif devait se contenter « de légiférer et de contrôler ». Cette conception stricte de la séparation des pouvoirs, pour lui seule garante de la liberté, attribuait à l’exécutif la fonction de gouverner. Durant l’exercice de son mandat, Millerand ne renia pas ses engagements initiaux sur cette question et ne cessa de militer pour une révision constitutionnelle. Ainsi, il entendait agir en véritable chef de l’Etat et souhaitait voir renforcer le pouvoir exécutif. Il est intéressant de constater que de nombreuses conceptions mises en avant par Alexandre Millerand ont par la suite été reprises par le Général De Gaulle, que ce soit dans le cadre de la séparation des pouvoirs, de la place du chef de l’Etat voire dans l’instauration d’une juridiction constitutionnelle. En outre, si ces influences s’inscrivent dans le courant réformiste des années 30, Alexandre Millerand fait figure de précurseur puisqu’il avait exposé ses idées dès 1919.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02681600 , version 1 (31-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02681600 , version 1

Citer

Alexis Le Quinio. Les idées constitutionnelles d'Alexandre Millerand. Revue du droit public et de la science politique en France et à l'étranger, 2019, 6-2019, pp. 1661-1687. ⟨hal-02681600⟩
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