Le chapitre confronte cinq manuels de théâtre destinés aux non-professionnels à travers la question de l’espace scénique, établissant une typologie des scènes proposées en référence, du jardin aménagé jusqu’au modèle réduit des théâtres professionnels. La diffusion de l’exigence d’illusion scénique par les auteurs de ces guides est interrogée : conséquence de l’évolution du répertoire ou changement de mission attribuée à la pratique du théâtre entre amateurs ? Par-delà le caractère normatif de telles exigences qui tendent à placer la pratique du théâtre « chez soi » sous la coupe du théâtre professionnel, les guides peuvent être lus comme les vecteurs d’une certaine tradition théâtrale. Du point de vue historique, l’article cherche enfin à éclairer les continuités et discontinuités entre la pratique du théâtre de société au XVIIIe siècle, et le théâtre d’amateurs qui se diffuse au tournant des XIXe et XXe siècles.