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Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Vivre en habitat partagé en milieu rural : une exploration clinique et sociale

Résumé

Plusieurs enquêtes récentes (Yven et al., 2015 ; Labit, 2016 ; Leenhardt, 2017) ont mis en avant les avantages pour les personnes âgées de la vie en habitats partagés. Sont principalement visés dans ces études les avantages du voisinage de proximité en termes de préservation des relations sociales, l’impact du projet collectif conduisant à la nécessité d’activités qui sont liées à son développement ainsi que la possibilité d’être à la fois aidant et aidé. En fonction des contextes, le sentiment d’habiter un espace intime et commun, choisi (voire de l’avoir conçu) et sur lequel on peut agir ressortent comme des données à mettre également en avant. Labit (2016) a pu pointer les inconvénients qui peuvent être inhérents à ce type de vie et la nécessité de renforcer les études permettant une compréhension de ces difficultés d’ordre social, économique ou juridique donnant naissance à de « fréquents » conflits entre habitants ou entre groupes d’habitants. Fondée sur une série d’entretiens, notre exploration a porté précisément sur la question des conflits que nous avons essayée de contextualiser. Il ressort tout d’abord de notre enquête que la notion de choix de l’habitat est tout à fait centrale même si non nécessaire : souvent moins onéreux qu’un habitat plus classique, ce type de lieu peut constituer pour la personne âgée et/ou pour sa famille une solution par défaut qui peut d’emblée compromettre l’adhésion au collectif et constituer un marqueur de différenciation. C’est d’ailleurs la différence qui ressort comme la source majeure de ces conflits relevant de quatre catégories principales : conflits socio-culturels (principalement liés au mode de vie et relevant plus d’un comportement vécu comme « dérangeant » (par ex. une alcoolisation régulière bruyante) que des propos face auxquels nous avons pu relever une grande tolérance), identitaires (en relation avec les différentes facettes de l’identité, au premier rang desquelles l’identité de genre et l’identité familiale qui ne doivent être exacerbées), territoriaux (tout particulièrement lorsqu’est exercée une emprise individuelle, spatiale ou temporelle, visible sur l’espace collectif) et psychoaffectifs (au sens où une quantité d’affects non contenue est investie par un locataire à destination d’un autre : par ex. sexualisation de la relation … Il y a ici « différence » au sens où cette charge affective est individualisante, productrice de différenciation au sein du groupe). Ces épisodes de rupture face à l’illusion de l’unité (Anzieu, 1986) sont le plus souvent réactivateurs d’événements traumatiques passés. Ils s’inscrivent régulièrement dans des contextes de revictimisation. Dans le traitement du conflit, l’action d’un tiers ne doit donc pas être que régulatrice au sens psychosocial, elle doit être également fréquemment psychothérapeutique.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02560452 , version 1 (01-05-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02560452 , version 1

Citer

Franck Rexand-Galais. Vivre en habitat partagé en milieu rural : une exploration clinique et sociale. L'habitat et l'environnement des personnes âgées (29ièmes Rencontres gérontologiques de l'Amdor), Oct 2019, Fort-de-France, France. ⟨hal-02560452⟩
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