Les comparaisons internationales de la pauvreté s'appuient souvent sur une approche en termes de pauvreté absolue et monétaire. La plus utilisée est promue par la Banque Mondiale et sert d'indicateur cible dans les OMD. Certains pays préfèrent développer leur seuil national de pauvreté, tenant compte davantage des spécificités contextuelles du pays. Par ailleurs, des indicateurs multidimensionnels sont également utilisés (IDH, MDPI) afin de dépasser l'approche seulement monétaire. Mais ces indicateurs restent à un niveau agrégé par ménage. La réflexion sur une mesure plus fine de la pauvreté pour des catégories de populations aux besoins particuliers, comme les personnes âgées ou les enfants, est assez peu développée . Ainsi on considère trop souvent un enfant comme pauvre seulement s'il fait partie d'un ménage pauvre, sans analyser plus avant sa situation. L'objectif de cette communication est donc - d'étudier comment les organismes internationaux (dont l'Unicef, le PNUD et la Banque Mondiale) se sont saisis de l'enjeu de la métrologie de la pauvreté des enfants, - d'identifier, à partir de quelques études de cas très différents : Ouganda, Russie, France, les principales précautions d'interprétation des comparaisons internationales. Il s'agit de pays que nous connaissons, pour lesquels nous pouvons donc analyser les données publiées au niveau national dans leur contexte. Ces trois pays illustrent ainsi des cas-type bien différents, dans leur manière de mesurer la pauvreté comme dans les conditions de vie des enfants, et permettent de développer une approche comparative internationale originale. Au-delà des difficultés des comparaisons internationales, quelques points communs ressortent : l'inégal partage des ressources et la diversité des besoins selon les individus au sein du ménage, la nécessité de prendre en compte des relations (de soutien ou de transfert) qui dépasse le cadre des co-résidents, et enfin la question cruciale de l'accès aux services de santé et d'éducation à portée de l'enfant. Ceci remet en cause les politiques d'aide à l'enfance calibrées sur la seule mesure et le seul ciblage des ressources monétaires du ménage.