Les textes cunéiformes du Ier millénaire av. J.-C. concernant l'artisanat textile mentionnent essentiellement les hommes exerçant les professions de tisserands, laveurs, teinturiers ou raccommodeurs. Cet article démontre que les femmes étaient bien plus nombreuses dans l'artisanat textile que les sources ne le laissent croire a priori. Un petit dossier de textes montre qu'elles n'accomplissaient pas les mêmes tâches que les hommes : elles ne fabriquaient pas les vêtements destinés au culte, mais les habits et textiles d'usage courant. De plus, elles travaillaient à domicile, et non dans des ateliers collectifs, même lorsqu'elles étaient employées au service d'un temple. La frontière de genre dans l'artisanat textile est donc liée à la fois au type de tâches accomplies, à la spécialisation du savoir-faire ainsi qu'au lieu et au mode d'organisation du travail.