En 1976, la découverte de restes humains permit la fouille de sauvetage puis programmée du gisement de Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais. En 1988, le cadre chronostratigraphique et paléoenvironnemental, esquissé préliminairement dans un Bulletin de l’Afeq (Collectif, 1978), est dressé dans le premier volume monographique dédié au site (Tuffreau, Sommé [dir.], 1988). L’âge anté-Eemien des formations est alors définitivement acquis, rattachant les occupations humaines à la fin du stade isotopique 7. Suite aux études fauniques par P. Auguste et aux nouvelles datations radiométriques de J.-J. Bahain, le calage chronostratigraphique du gisement a évolué et s’est affiné. De leur côté, nos connaissances et les méthodes d’analyse lithique ont aussi considérablement progressé. Trente-six ans après sa découverte, grâce aux études paléoenvironnementales, fauniques et lithiques menés, le gisement de Biache-Saint-Vaast permet désormais d’appréhender les relations Néandertal - milieu sur près de 60 000 ans. Inféodés, partiellement indépendants ou affranchis de leur milieu ? Face aux changements environnementaux, comment les Néandertaliens ont-ils fait front aux variations saaliennes ?