Quelles évolutions du budget mobilité dans les ménages des villes moyennes françaises ? Une comparaison centre / périphérie des déplacements domicile-travail des nouveaux résidents. Angèle Brachet, Efficacity Alexis Poulhes, LVMT, Ecole des Ponts La part du budget d'un ménage dédiée aux transports est la deuxième source de dépense après le logement. Ils représentent 17% de la consommation en 2011 (contre 11% en 1960) [Accardo et al., 2013]. En Ile de France dans les communes rurales, ce taux pourrait s'élever à 40% pour les ménages propriétaires les plus modestes [Coulombel et Leurent, 2014], le budget augmentant lorsque le ménage réside dans une commune éloignée d'une ville centre. Le relèvement des prix du carburant a ainsi été difficilement accepté par certains ménages ce qu'illustrent les tensions actuelles en France à travers le mouvement des gilets jaunes. Les villes moyennes françaises présentent une spécificité en termes d'évolution démographique et de mobilité par rapport aux grandes métropoles. En effet, le peu d'attractivité de certaines villes conduit à un dépeuplement du centre-ville [Cassaigne B., 2010,]. Pour pallier ce phénomène, le gouvernement s'est alors mobilisé, proposant le projet « Action coeur de ville » pour une revitalisation des centres-villes des villes moyennes [CGET, 2018]. C'est désormais dans les communes aux abords des villes que les habitants s'installent majoritairement comme le révèle l'analyse des migrations communales [Observatoire des territoires, 2018]. On observe alors une extension de la couronne périphérique et de l'urbain diffus autour des villes moyennes [Baccaine B. et Sémécurbe F., 2009]. A l'échelle métropolitaine, l'installation des ménages en périphérie des villes s'accompagne d'une augmentation des distances de déplacements, passant de 17.4 à 25.2 km entre 1982 et 2008 [Grimal, 2012] et donc d'une consommation énergétique plus importante [Garcìa-Palomares, 2010]. Les services de transport public ne pouvant pas proposer d'offre pertinente sur le territoire des villes moyennes [GART, 2010], plus de 75% des déplacements sont réalisés en véhicule particulier (VP). En ville centre, bien que toujours majoritaire, le VP représente un taux d'utilisation inférieur à 60% des déplacements [Cerema, 2019]. Cette différence semble s'accroître au regard des comportements de mobilité des nouveaux arrivants. Cette étude a pour objectifs de quantifier la consommation énergétique et le budget associés aux déplacements domicile-travail (D-T) d'un individu. On étudiera particulièrement des nouveaux arrivants selon leur territoire d'installation. Les pratiques de mobilités d'individus « toutes choses égales par ailleurs » seront comparées entre les résidents de la ville centre, et ceux du reste du territoire. On montrera alors que l'écart de budget dédié à l'utilisation de la voiture s'accroit entre la ville et sa périphérie. Les données du recensement de l'INSEE de 2015 sur les migrations communales et les mobilités professionnelles des actifs permettent d'analyser le comportement d'une grande part des mobilités contraintes. En effet, cette dernière base de données fournit pour chaque enquêté, des renseignements sur son lieu de résidence, de travail, son mode de transport pour le trajet D-T, ainsi que différents critères sociaux. Couplée aux données sur la mobilité résidentielle, il est également possible d'analyser l'évolution du lieu de résidence et les choix de mode de déplacement des actifs ayant emménagé dans une nouvelle commune selon leur précédent lieu de résidence. Afin de comprendre l'influence du territoire sur la mobilité, les usages de personnes ayant la même catégorie socio-professionnelle, le même âge seront comparés. Le territoire d'étude est défini autour des villes moyennes (entre 20 et 200 000 habitants) et les communes éloignées de moins de 60 km (à vol d'oiseaux) de ces villes. Considérant ce phénomène d'étalement urbain, la très large majorité (plus de 90%, INSEE) des actifs de la commune se rendent quotidiennement dans la ville centre pour