Nous indiquons ici les grandes lignes de propositions destinées à tester la sensibilité du sourcier (ou de toute personne dans ce rôle). Nous le faisons à partir d'expériences préliminaires effectuées par nos soins et non poussées jusqu'à l'obtention de conclusions solides. D'autres pourront éventuellement reprendre ces expériences. Nous n'avons pas revu l'état de la bibliographie récente et adoptons les hypothèses de travail énoncées en leur temps par Yves Rocard (années 1960-1980) : le sourcier est sensible à des gradients de champ magnétique du milieu naturel (éventuellement associés à des circulations d'eau, comme dans des discontinuités géologiques). Par sa biologie (microcristaux de magnétite observés dans le corps humain, autres facteurs mal connus, ou inconnus, liés à la sensibilité humaine aux champs électromagnétiques…), le sourcier réagit aux gradients de champs par des relâchements de tonus musculaire, amplifiés et visualisés par le mouvement de la ou des baguette(s) qu'il tient dans les mains. Pour pouvoir évaluer de façon rigoureuse une telle proposition, une expérience en double aveugle doit être envisagée : ni le sourcier ni l'observateur ne doivent savoir si telle discontinuité électromagnétique est manifestée par le milieu naturel. Mais on ne peut tirer au sort et « demander » à la réalité géologique de présenter à loisir telle ou telle configuration dans un secteur donné ! Nous proposons alors d'approcher cette question en faisant passer un courant électrique dans un conducteur posé sur, ou enfoui, dans le sol (l'interaction avec le milieu naturel nous paraît indispensable, et nous ne proposons pas de faire les tests dans un « simple » laboratoire) : une tierce personne invisible fait ou non passer le courant, et ni l'observateur principal ni le sourcier ne le savent. L'effet à observer peut être caractérisé par un moyen géophysique. En répétant l'expérience, on espère avoir ainsi une approche statistique. Ayant commencé ces expériences, nous insistons ici pour faire état d'un effet qui nous paraît intervenir et rendre plus délicate l'analyse. Appelons-le effet de rémanence : lorsque le sourcier a franchi la zone où le courant est susceptible de passer, et, en particulier si le courant est passé, il nous semble avoir tendance à annoncer un effet positif au test suivant, quel que soit l'état réel (présence de courant ou non) du circuit. Si cet effet (déjà signalé à sa façon par Yves Rocard) existe bien, qu'il soit en relation avec le milieu naturel modifié par le courant, ou en relation avec un effet au sens large sur le sourcier, il faut utiliser dans l'analyse une approche faisant intervenir des probabilités conditionnelles (quelles sont les chances d'une bonne détection pour l'expérience n, connaissant la réalité de l'expérience n-1 ? une approche géostatistique temporelle peut jouer un rôle analogue). De nombreux paramètres peuvent être modifiés dans ces expériences (nature et intensité du courant, intervalle de temps entre deux tests, essais éventuels de neutralisation de l'effet de rémanence, etc.). Les expériences préliminaires rapportées ici ont été discutées et menées dans les années 2000-2010 par un groupe de personnes comprenant Gilbert Castanet, Bernard Guy, Jacques et Roseline Laversanne, Yves Paquette, et des étudiants de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne ; Xavier Bay a été consulté en matière de statistique. Nous remercions toutes les personnes qui ont participé directement ou indirectement à cette recherche.