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Article Dans Une Revue Transtext(e)s Transcultures : Journal of Global Cultural Studies Année : 2015

Cet abject objet du désir : nourriture en anamorphose dans The Hours de Michael Cunningham et l’adaptation filmique de Stephen Daldry

Résumé

Dans The Hours, qu'il s'agisse du roman ou du film, la nourriture se fait le corrélat objectif de la difficulté du sujet à être au monde. Entre dégoût et idéalisation, entre rejet et partage, la relation à la nourriture est en perpétuelle anamorphose, et touche ainsi à l’essentiel du sujet, aux pulsions de vie et aux pulsions de mort. La nourriture se présente tout d’abord comme créatrice du lien, social et intime, dans la sphère publique comme dans la sphère privée. Mais si la bonne chère crée le corps social, et assure la santé du corps physiologique, elle révèle aussi parfois sa nature charnelle, à la fois vivante et putrescible. La chair de la chère réassigne l’homme à sa nature mortelle ; d’objet du désir, la nourriture se fait abjecte, menaçant d’engloutir le sujet tout entier avec elle. Elle s’inscrit ainsi dans la diplopie lacanienne de l’objet a : palea/agalma, le déchet et l’objet brillant, un objet dont les deux faces coexistent et ne font qu’un en quelque sorte. Ce faisant, elle touche à la relation intime du sujet à la création, et au mystère de son humanité.

Dates et versions

hal-02501799 , version 1 (07-03-2020)

Identifiants

Citer

Catherine Delesalle-Nancey. Cet abject objet du désir : nourriture en anamorphose dans The Hours de Michael Cunningham et l’adaptation filmique de Stephen Daldry. Transtext(e)s Transcultures : Journal of Global Cultural Studies, 2015, Manger, Représenter: Approches transculturelles des pratiques alimentaires, 10, ⟨10.4000/transtexts.625⟩. ⟨hal-02501799⟩
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