Victorine Monniot, auteur à succès du Journal de Marguerite
Résumé
Victorine Monniot, auteur à succès du Journal de Marguerite. Andrea Del Lungo et Brigitte Louichon. La littérature en bas-bleus. Tome II. Les romancières en France de 1848 à 1870, Classiques Garnier, pp.197-212, 2013
SUMMARY: Victorine Monniot's Journal de Marguerite (1858), a fictional diary aimed at young readers, was a new departure for the novel of everyday life. Monniot reinforced the realism of this genre, whose origins in France can be traced back to Arnaud Berquin, and increased tenfold its ability to elicit reader identification: in Chérie (1884), Edmond de Goncourt evoked the emotional power of the text. At the time, this original form appealed to the public. The extent of the publishing success of this bestseller remains difficult to quantify. Consultation of the “Registre des déclarations d'imprimer à Paris de 1858 à 1881” (Register of printing declarations in Paris from 1858 to 1881) at the Archives nationales, and of various directories and bibliographic catalogs, suggest that the figures of 201 editions and 500,000 copies sold put forward by the novel's publishers, and even by recent commentators, should be underestimated. While the exact print run of Le Journal de Marguerite remains unknown, other data attest to the novel's influence on its time. After 1860, many novelists for young people took up the form of the fictional diary, giving it new stylistic and ideological extensions. Some of these novelists interpreted the 1870 war and the Commune.
Avec le Journal de Marguerite (1858), journal intime fictif destiné aux jeunes lecteurs, Victorine Monniot a renouvelé le roman du quotidien. Elle a renforcé le réalisme de ce genre dont les origines remontent, en France, à Arnaud Berquin, et décuplé sa capacité à susciter l’identification du lecteur : dans Chérie (1884), Edmond de Goncourt évoquera la puissance émotionnelle du texte. Cette forme, alors originale, a séduit le public. L’ampleur du succès éditorial de ce best-seller reste difficile à quantifier. La consultation du « Registre des déclarations d’imprimer à Paris de 1858 à 1881 » aux Archives nationales, de différents répertoires et catalogues bibliographiques invitent à nuancer et à minorer les chiffres de 201 éditions et de 500 000 exemplaires vendus avancés par les éditeurs du roman et, même, par des commentateurs récents. Si le chiffre exact des tirages du Journal de Marguerite demeure inconnu, d’autres données attestent l’influence du roman sur son temps. Après 1860, de nombreux romanciers pour la jeunesse s’emparent de la forme du journal intime fictif et ils lui donnent de nouveaux prolongements stylistiques et idéologiques. Certains mettent ainsi en forme une interprétation de la guerre de 1870 et de la Commune.