Les zones d’arrière-pays des pays du pourtour méditerranéen auxquelles appartient l’arganeraie ont donné lieu à de nouvelles formes d’interventions publiques généralement basées sur la valorisation des produits de terroir et des ressources patrimoniales, Dans le cadre d’un projet de recherches partenarial, les dispositifs de soutien en faveur de l’arganeraie notamment via le Pillier II du Plan Maroc Vert sont étudiés. L’analyse de documents programmatiques, d’observations participantes, et d’entretiens avec les différentes catégories d’acteurs permet d’éclairer les objectifs de ces politiques et les visions du monde qu’elles portent. Par une approche cognitive des politiques publiques, leurs connexions avec les réalités et les attentes des sociétés locales sont discutées en termes de mise en œuvre. Il ressort que les objectifs de compétitivité restent leur paradigme dominant par lequel prévalent les logiques de compétitivité et les exigences de professionnalisation et de spécialisation de manière mimétique par rapport au modèle dominant en Europe. Par exemple, l’appropriation des signes de qualité, décidée de manière descendance semble peu effective et ne pas correspondre aux besoins des marchés locaux. Ce faisant, en ne prenant pas en compte la complexité des systèmes de production locaux de l’arganeraie, espace multiséculaire de pluri-activité, ils ignorent souvent les enjeux de survie à court terme auxquels sont confrontés de nombreux acteurs locaux. Les dispositifs participatifs restent formels, et pour remédier à cette déconnexion, un renforcement plus appuyé des capacités humaines et la formation pourrait générer de nouvelles aptitudes organisationnelles, permettre de dépasser les effets d’opportunisme et favoriser l’émergence de projets issus des acteurs locaux, donc mieux articulés avec leurs attentes.