Rapprochant les fonctions documentaires, technologiques, pédagogiques, sociales et culturelles, la démarche Learning Centre suppose un fort investissement de la part des acteurs ; elle s'accompagne aussi de déplacements dans l'ordre des savoirs et de glissements de pouvoir, à l'origine de flottements identitaires, si ce n'est de résistances, révélateurs de pouvoirs d'influence. Deux constats ressortent de ces évolutions : une affirmation des identités sur le volet gestion info-documentaire ; et une relation sacré/profane dans le rapport enseignement/bibliothèque-vie scolaire, avec une permanence de frontières, Les mouvements de savoirs observés sont à l'origine d'une redéfinition des rôles qui interrogent les régimes de la sédentarité et du nomadisme. Conduits à "nomadiser" dans les espaces, ou d'une discipline à l'autre, les acteurs peuvent vivre cette mobilité, soit comme une source de malaise, soit comme un levier, dès lors qu'elle invite à s'ouvrir à l'expérimentation, au complexe, ce qui peut contribuer à asseoir leur autorité professionnelle. La démarche LC met ainsi en valeur une pluralité d'appartenances, en lien avec les pratiques transverses qui s'installent ; elle est de l'ordre du déplacement et du parcours plutôt que de la sédentarité, dans l'approche des espaces, comme des savoirs. Les identités, comme les bibliothèques, sont "en mouvement". https://books.openedition.org/septentrion/106740