Comment les formes construites participent-elles aux conditions d’hospitalité des espaces publics ? Comment des choix de design peuvent-ils traduire une volonté d’accueil ou de mise à l’écart de certains usages ? Pour développer ces questions, nous observons la métropole grenobloise en s’aidant de deux éléments : - L’idée de « chose publique », proposée par Isaac Joseph, qui incite à réfléchir aux liens entre « environnement esthétique » et « ordre civique » (JOSEPH I., « Paysages urbains, choses publiques », In La ville sans qualités, 1998, pages 5-25). - L’approche filmique, qui donne à voir et à penser les pratiques de l’espace en même temps que les qualités dynamiques, sensibles, formelles et matérielles du lieu qui les accueille. À partir de l’étude de plusieurs espaces publics grenoblois (les sites du projet Cœurs de Ville, Cœurs de Métropole), certaines formes d’aménagement articulant des enjeux sensibles et politiques sont identifiées. Relevées pour leur caractère surprenant, absurde, ou contrasté, ces formes qui font controverses sont les objets d’autant de petits films. Lors de séances de projections-discussions, ces films deviennent les supports de débats. En conviant des personnes impliquées de différentes façons dans les espaces et les formes étudiés (habitant, commerçant, élu, technicien, passant, etc.), et en les invitant à discuter ensemble à partir des films réalisés, nous souhaitons recueillir une pluralité de récits des expériences que l’on peut et que l’on souhaiterait faire dans ces lieux. À travers ce temps d’échange, il s'agit in fine de faire émerger de multiples manières de percevoir et de pratiquer un espace public afin de penser collectivement son devenir.