L’espace en littérature : une structure “en tension”
Résumé
La subjectivité que l’approche littéraire comporte dans le traitement de l’espace n’est pas autant exaltée dans d’autres disciplines préoccupées par la définition de l’espace – de la philosophie à l’architecture, de l’urbanisme à la géographie. Nous avons cerné deux grandes perspectives : l’approche de l’espace du point de vue de la critique littéraire et l’approche de l’espace du point de vue de la littérature. Dans les deux cas, l’espace se définit au niveau littéraire sur la base de « tensions » qui rendent le procédé épistémologique fortement dialectique. Pour la perspective de la critique littéraire, nous avons isolé deux types de tensions : espace phénoménologique vs espace métaphorique ; et subjectivité vs objectivité. Pour la perspective de la littérature, nous avons distingué quatre niveaux d’analyse : les catégories de la Nature et de la Culture ; les topoi tirés de l’espace naturel et de l’espace culturel ; les idées spatiales simples, qui forment les topoi spatiaux en littérature ; et les données spatiales simples, qui constituent les composantes primaires de la description spatiale. Parmi les auteurs cités : Du Bellay, Blanchot, Weisgerber, Bachelard, Lefebvre, Grassin, Westphal, Verne, Burgos, Rubino, Rousseau, Francastel, Aragon, Montaigne, Lévi-Strauss, Greimas, De Mauro, Nyckees.