INTRODUCTION. Les études mettant en évidence des variations temporelles ou géographiques de la qualité du sperme sont souvent critiquées du fait des biais potentiels existant. Les biais concernant les modalités de recrutement basées sur le volontariat des hommes sont souvent évoqués. Notre objectif est d’évaluer les biais de sélection potentiels et leurs conséquences à partir de l’analyse des caractéristiques d’un échantillon d’hommes fertiles participant à une étude multicentrique française. MATÉRIEL ET MÉTHODES. L’étude REPRHOM a été menée auprès des partenaires de femmes enceintes dans les CECOS de quatre villes françaises (Toulouse, Rennes, Lyon et Paris) dans le but d’analyser leur qualité spermatique et leur délai nécessaire pour concevoir une grossesse (DNC). Parmi les 2 566 couples éligibles, 666 (26%) ont accepté de remplir uniquement les questionnaires et 324 ont effectué un recueil de sperme en plus des questionnaires. Les deux groupes de participants ont été compars pour leurs caractéristiques générales de fertilité. RÉSULTATS. Au cours de leur vie, les volontaires au recueil de sperme ont eu davantage recours à des consultations pour infertilité (OR=1,50, IC95% = [1,02-2,24]), leurs partenaires ont significativement plus d’antécédents de fausse couche spontanée, grossesse extra-utérine, interruption thérapeutique de grossesse, enfant mort-né (OR=1,75, IC95% = [1,21-2,55]) que les conjointes des participants aux questionnaires. En revanche, aucune variation significative n’a été observée entre les deux groupes pour l’âge, les antécédents andrologiques ou le DNC. CONCLUSION. La fertilité des volontaires au recueil de sperme de REPRHOM mesurée par le DNC ne semble pas différente de celle des volontaires au questionnaire. Cependant, des facteurs susceptibles d’influencer la fertilité semblent différencier les volontaires au recueil de sperme des autres. Ils devraient être pris en compte dans les études épidémiologiques impliquant un recueil de sperme.