La fouille de Loisy-sur-Marne a permis l’étude d’une importante nécropole utilisée du Bronze Final à la Tène A-B, ainsi que d’un dense habitat du haut Moyen Age occupé de la fin Ve-début VIe jusqu’aux IXe-Xe siècles. Reconnue en fouille sur une superficie d’un hectare environ, la nécropole semble se poursuivre vers le nord-est au delà de l’emprise de l’opération. Sa première phase (Hallstatt B2-B3 jusque D3) est caractérisée par l’implantation de treize enclos circulaires, aux dimensions variées mais généralement imposantes et dotés pour la plupart d’une ouverture vers le sud-est. Aucune sépulture n’a été repérée dans les aires internes des enclos. La seule sépulture détectée dans un fossé d’enclos est postérieure et appartient à la phase suivante de la nécropole. Dans la continuité de cette première nécropole, une seconde nécropole, constituée au moins d’une quarantaine d’inhumations, s’implante à partir du Hallstatt D3 et ce jusqu’à la Tène B. La disposition des tombes traduit un respect des enclos, qui devaient donc être toujours visibles dans le paysage. Un tiers des individus sont inhumés au sein d’une superstructure, matérialisée au sol par des enclos quadrangulaires ou semi-circulaires et flanqués de trous de poteau d’angle. Il s’agit sans doute de tombeaux familiaux, recevant de une à quatre inhumations, sur une durée maximale d’environ cent ans. La plupart des tombes recèle un mobilier nombreux et varié qui témoigne d’une belle aisance, notamment dans les parures. Le dépôt d’armes en revanche est plus rare. Quelques centaines d’années plus tard, vers la fin du Ve siècle ou début du VIe siècle de notre ère, s’installe un habitat rural. Très dense en vestiges, il se compose essentiellement de nombreux fonds de cabane et de trous de poteau dessinant des bâtiments ainsi que des aires palissadées. Les installations semblent se développer selon une organisation bien définie, avec une orientation générale sud-ouest/nord-est. L’ensemble des bâtiments, des palissades et autres enclos sur poteaux de bois, dessine en effet un plan en L qui se poursuivrait vers le nord, en dehors de la zone étudiée. Il semble par ailleurs que l’habitat se déplace légèrement – ou se rétracte – vers le sud-est au cours des siècles. Le site est habité de façon continue jusqu’aux IX-Xe siècles, avec une apogée aux VII-VIIIe siècles. L’abandon du lieu avant les XI-XIIe siècles, est un fait notable pour la région où la plupart des habitats sont généralement désertés un peu plus tardivement. En revanche l’implantation géographique est classique pour la région, avec une installation en fond de vallée, en bordure d’un petit cours d’eau auprès duquel se concentre l’occupation. La zone fouillée semble ensuite être en prairie ou en culture jusqu’en 1835, date de construction d’une maison de maître, qui se dote alors d’un parc à l’anglaise, avec bosquets, mare et sentiers et dont une partie a pu être reconnue à la fouille.