Le fonds municipal de la ville de Cambrai possède de très beaux vestiges liturgiques anciens, dont plusieurs manuscrits datés du IXe au XIIIe siècle. Un examen approfondi du contenu de plusieurs volumes hagiographiques, sur la base des travaux de Guy Philippart et de François Dolbeau, permet de constater l'étroite parenté de certains recueils provenant de trois lieux distincts, mais géographiquement proches : le chapitre de la cathédrale Notre-Dame, le monastère du Saint-Sépulcre et l'abbaye Saint-Aubert, tous trois situés à Cambrai (mss Cambrai, BM, 854, 855, 856-857, 863-864, 865 et 1224). Ce travail permet d'établir les premiers jalons permettant la reconstitution partielle de quatre légendiers cambrésiens : trois volumes anciens entièrement perdus et un autre plus récent comportant d'importantes lacunes (ms. Cambrai, BM, 1224). Grâce aux travaux de François Dolbeau, un cinquième, le légendier per circulum anni de Saint-Aubert de Cambrai (ms. Cambrai, BM, 856-857), peut être restitué à l'aide du ms. Bruxelles, Bibl. Boll., 98 et du Legendarium Flandrense. Ce dernier rapprochement révèle la parenté de ce groupe de manuscrits hagiographiques avec le « grand légendier de Flandre ». L'enquête permet aussi d'attirer l'attention des éditeurs sur les mss. Cambrai, BM, 863-864, 865 et 1224, qui renferment plusieurs vies composées au cours du XIe siècle sur des saints vénérés localement : la proximité des traditions textuelles transmises par ces témoins avec les originaux et les archétypes perdus est probable.