Les accidents graves sur la route représentent un problème qui touche plus fréquemment les hommes que les femmes à l'échelle mondiale, en particulier chez les jeunes conducteurs. Les hommes ont généralement plus de comportements à risques et commettent plus d'infractions sur la route que les femmes, notamment en matière de vitesse. De plus, la vitesse excessive représente un facteur causal ou aggravant important pour les accidents. Plusieurs travaux suggèrent que ces différences de sexe pourraient en partie s'expliquer par une valorisation sociale plus importante de la vitesse excessive chez les hommes et les personnes masculines, ce comportement pouvant être associé à la compétence, au prestige ainsi qu'au pouvoir (Granié, Degraeve & Varet, sous presse). Ces comportements pourraient ainsi être régulés par l'existence de normes sociales prescriptives et de jugements. Vérifier l'existence de tels aspects normatifs présente un intérêt dans la mesure où la perception des normes sociales est un puissant prédicteur des comportements pouvant, cependant, être manipulée dans un but de changement comportemental. Dans cette perspective nous proposons de mobiliser l'approche sociocognitive des normes (Gilibert & Cambon, 2003) au travers de deux études.