Dans cet article, nous proposons d’étudier la quête émancipatrice de génériques d’ouverture de séries télévisées vers l’« hyperesthétisation » (Lipovetsky et Serroy, 2013). De The Wire (HBO, 2002) à Westworld (HBO, 2016-2018) en passant par Game of Thrones (HBO, 2011), les exemples ne manquent pas, ils nous questionnent sur les fonctions d’un tel choix et sur la lecture de l’œuvre par le spectateur d’aujourd’hui, le visionneur (Perticoz et Dessinges, 2015). L’hyperesthétisation tend à sensibiliser le visionneur sur la question de la forme et nous pouvons nous interroger sur les qualités réflexives d’un tel choix. La répétition de ce type de générique associé aux visionnages des épisodes de la série ne conduit-elle pas à une recherche de sens entretenu par un ping-pong visuel amené́ à se prolonger jusqu’à l’achèvement de la fiction ? En tant qu’« objet syncrétique » (Massa-Bidal, 2008), le générique d’ouverture fonde un discours sur la série. C’est dans cette approche socio-sémiotique que notre propos s’inscrit.