Le rapport culturel des sociétés aux vents est aujourd'hui sous-tendu par une utopie techniciste et utilitariste qui entend saisir le vent dans ses moindres mouvements afin d'en circonscrire les effets tout en le transformant en une ressource territoriale. Ce paradigme génère des « images du vent » qui prétendent mettre au service de l'Homme et de ses activités une source d'information digitale représentant de manière totale les mouvements de l'air. L'hybridation des pratiques interagissant avec les vents par des systèmes techniques semble ainsi impliquer une utopie du contrôle et de l'utilité. Notre travail entend questionner de manière critique cette utopie en essayant de montrer de quelles épistémologies elle relève et comment elle peut se matérialiser dans des pratiques socio-spatiales. Ce travail prend largement appui sur des études de cas concernant la relation des sociétés aux vents en Méditerranée occidentale.