Ecosystème et socio écosystèmes, quelle(s) transposition(s) didactique(s) des concepts écologiques pour quel Objectif d’Éducation à la Durabilité ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Ecosystème et socio écosystèmes, quelle(s) transposition(s) didactique(s) des concepts écologiques pour quel Objectif d’Éducation à la Durabilité ?

Résumé

L’écologie s’est progressivement individualisée au cours du XX° siècle comme une approche scientifique des « conditions d’existence » à de multiples échelles et à la croisée de multiples sciences. Son unité s’est construite autour d’objets d’études, de la niche écologique appréhendée initialement comme l’habitat d’une espèce, aux écosystèmes en tant qu’espaces d’interactions. Les approches de cette écologie sont fédérées par une démarche, la systémique, et les valeurs épistémiques des sciences (vérité, validité, factualité, fiabilité, exactitude). Depuis la prise de conscience sociétale des enjeux environnementaux des années soixante-dix et la médiatisation du discours écologiste, l’écologie est aussi un engagement social mettant en avant les valeurs de protection de la nature, de respect de la biodiversité, de justice environnementale, dont la nature explicitement politique a conduit les écologues à se démarquer des écologistes (Barnaud et Lefeuvre, 1992). Dans ce contexte, les débats sur la démarcation entre science et non science en écologie, ainsi que sur la place des valeurs dans une « écologie de la réconciliation » animent la sphère scientifique (Mathevet, 2012). Dans le système éducatif, la distinction entre l’écologie des écologues et celle des écologistes est commode, en ce qu’elle semble tracer une démarcation entre science et non science, et fixer les limites de l’impartialité attendue des enseignants. Mais l’intégration des enjeux contemporains dans les curricula scientifiques passe nécessairement par la scolarisation des questions environnementales, qui soulève au moins deux problèmes de fond. Le premier est d’ordre épistémologique, il s’agit de l’exclusion de l’homme des écosystèmes « par commodité » (Lévêque, 2001). En effet, lorsque l’écologie s’empare de l’environnement non pas simplement comme objet d’études, mais aussi en tant que projet de société, elle opère un changement conceptuel et s’oriente vers les analyses des jeux d’acteurs dans des socio-écosystèmes. Le second, d’ordre déontologique, découle de ce changement paradigmatique : Il procède de la légitimité des postures adoptées par les enseignants de sciences expérimentales face à la diversité des intérêts et valeurs des acteurs, et questionne la conception des sciences privilégiée de l’éducation au développement durable (Bader, 2011) Ainsi, un enjeu éducatif fort posé par l’intégration des Objectifs de Développement Durable de l’ONU (et pas seulement l’objectif 4 d’une « éducation de qualité » ) dans les curricula est celui de penser des actions éducatives articulant les approches scientifiques de l’écologie moderne avec des réflexions de nature politique (Levinson, 2010). C’est pourquoi nous proposons dans cette communication une analyse épistémologique des domaines de validité et de la portée des concepts d’écosystème et de socio-écosystème, afin d’éclairer les modalités, apports et limites de leurs transpositions didactiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02281283 , version 1 (09-09-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02281283 , version 1

Citer

Olivier Morin. Ecosystème et socio écosystèmes, quelle(s) transposition(s) didactique(s) des concepts écologiques pour quel Objectif d’Éducation à la Durabilité ?. Quel(s) curriculum(a) pour les objectifs de développement durable ? Dialogues Nord/Sud pour penser l'éducation de l'anthropocène, Apr 2018, Montpellier, France. ⟨hal-02281283⟩
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