Dire l’indicible : le masque au service de l’expression du refoulé dans la pièce El jardín quemado de Juan Mayorga
Résumé
El jardín quemado, que le dramaturge espagnol Juan Mayorga écrit en 1996, est une pièce historique dont l’action se situe en Espagne à la fin des années 1970. Composée de sept tableaux, elle met en scène le cheminement, au sein d’une île mystérieuse et de son hôpital psychiatrique, d'un jeune homme, Benet, qui souhaite lever le mystère sur la mort supposée d'un illustre poète républicain disparu lors de la Guerre Civile espagnole. L'enquête ne va pas s'avérer facile, puisque Benet se heurtera aux silences du directeur de l’hôpital et aux discours loufoques et hermétiques des patients. La figure du "masque", interface complexe qui peut cacher une réalité comme la représenter de façon symbolique, s’offre comme l’un des principaux procédés d’écriture de la pièce. Les personnages ne cessent d'employer des stratégies de déguisement et d'occultation, et le texte se meut en artefact codé appelant un habile jeu de déchiffrage. Cette « écriture du masque » devient troublante. Elle rappelle le phénomène d'« inquiétante étrangeté » que Freud définissait comme une sensation angoissante, signe de « quelque chose de refoulé qui fait retour ». C'est justement sur ce rapport entre masque et inquiétante étrangeté que porte notre article. Nous y examinons la façon dont le masque apparaît, dans El jardín quemado, comme une figure ambivalente d’occultation et de dévoilement d’un inconscient refoulé.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...