Jugements perceptifs de la qualité de voix de locuteurs francophones normophoniques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2019

Jugements perceptifs de la qualité de voix de locuteurs francophones normophoniques

Résumé

Dans un projet de recherche sur l'évaluation de la qualité vocale, notre problématique concerne l’existence potentielle d’un concept unique de qualité vocale - et des outils de mesure acoustiques et perceptifs associés -, s'appliquant à la fois aux voix saines et pathologiques parlées et chantées. Ici est concernée l’évaluation perceptive de la voix parlée non pathologique par le GRBASI (Hirano 1981, Dejonckere et al. 1996), couramment utilisé avec des dysphoniques, mais qui n’a actuellement pas été proprement validé auprès d’une population normophonique. Les objectifs sont de : 1) fournir un premier ensemble de données perceptives de référence recueillies auprès de 18 juges (9 professionnelles, 9 étudiantes) évaluant des échantillons vocaux d’une population normophonique francophone (40 hommes, 40 femmes, la moitié ayant moins de 50 ans, l’autre de plus de 50 ans), pour servir de base de comparaison aux cliniciens de la voix travaillant avec des patients français. 2) Etudier l’influence de variables connues pour influer sur les jugements perceptifs de voix dysphoniques : (i) tâche (nature des stimuli : /aaaa/ tenu vs. courtes phrases comme « Mélanie vend du lilas », Fougeron et al. 2018) et dimension spécifique (G, R, B, A, S ou I) de la qualité vocale à évaluer; (ii) locuteurs: sexe et âge; et (iii) niveau d’expertise des juges (professionnelles vs. étudiantes). Avec SPSS 24.0, l’accord inter-auditeur a été étudié par rWG (James et al. 1993), la fiabilité inter-auditeur avec le coefficient W de Kendall, et la fiabilité intra-auditeur avec le Kappa de Cohen. Les principaux résultats montrent que le score global moyen est proche de 1 sur une échelle de 0 (‘pas d’altération’) à 3 (‘sévère dysphonie’) : la notion de voix « normale » opposée à celle de voix dysphonique mérite d’être discutée. Ensuite, les scores perceptifs sont influencés par la tâche, les locuteurs ainsi que les juges : les stimuli de parole continue, jugés moins sévèrement que les voyelles tenues, conduisent à une meilleure fiabilité inter- et intra-juges ; les professionnelles sont légèrement plus fiables et moins sévères que les étudiantes; les locuteurs plus âgés sont unanimement considérés comme plus dysphoniques. Les analyses statistiques révèlent des interactions multiples entre ces différents facteurs, et confirment deux propriétés déterminantes de la qualité vocale: (i) c’est un concept multidimensionnel complexe dépendant d'autres construits tels que la hauteur et l’intensité; (ii) sa nature est fondamentalement perceptive : elle résulte de l’interaction entre un signal acoustique, une tâche et un auditeur.

Domaines

Linguistique
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02195794 , version 1 (26-07-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02195794 , version 1

Citer

Claire Pillot-Loiseau, Véronique Delvaux. Jugements perceptifs de la qualité de voix de locuteurs francophones normophoniques. 8èmes Journées de Phonétique Clinique, May 2019, Mons, Belgique. , 2019. ⟨hal-02195794⟩
149 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More