Victor Schoelcher est surtout connu pour sa participation déterminante à l’abolition de l’esclavage. Or, celle-ci s’inscrit dans son combat, sans relâche, pour une République démocratique et sociale, vertueuse et philanthrope, même sous un État républicain. Durant sa jeunesse, antimonarchiste, il fait partie de sociétés secrètes ainsi que de loges maçonniques pour militer en faveur de l’instauration de la République. Puis, si Schoelcher n’a pas toujours une activité maçonnique assidue, il n’en fut pas moins un Franc-Maçon. Les principes maçonniques, Schoelcher les a non seulement vécus, mais encore défendus de façon acharnée. Schoelcher a été élevé au rang de mythe dès 1848, puis il a été presque oublié. D’où le rôle absolument fondamental de tous les diffuseurs de savoirs, à l’école, dans les musées, dans les débats politiques, dans la recherche : devoir de mémoire et devoir d’histoire. La réédition de l’ouvrage Victor Schoelcher, républicain et Franc-Maçon, publié en 2000, s’inscrit dans cette démarche. Par ailleurs, un nouveau musée dédié à Victor Schoelcher a été construit à Fessenheim, commune alsacienne du Haut-Rhin et lieu de naissance du père, Marc Schoelcher. Elle est l’un des cinq lieux de mémoires de « La Route des abolitions de l’esclavage ». Cet Espace muséographique « Victor Schoelcher, son œuvre », dont nous avons eu l’honneur d’assurer la coordination scientifique, a été inauguré en 2015.