Une École dite fondamentale polytechnique (EFP) peut-elle scolariser le pluralisme culturel et linguistique dont les élèves sont les vecteurs ? Telle est la question à laquelle s’est proposée de répondre la thèse. Orientée par les différents plans de développement industriel et économique, l’Ecole Fondamentale Polytechnique (EFP) se révèle à l’analyse d’abord comme un cadre normatif et un outil de préparation de la main-d’œuvre pour l’économie et, plus largement, de diffusion d’une « culture scientifique et technique » parmi les élèves. De ce fait, sa normativité a inscrit les usagers dans un ordre où les savoirs positifs et les sciences expérimentales étaient opposés aux valeurs proprement culturelles et aux différents sens qu’ils pouvaient générer au niveau des usagers. L’acculturation est donc l’objectif majeur et la méthode pédagogique dite « nationale » le moyen d’une très forte insistance sur la composante « scientifique et technique ». En outre, l’analyse des manuels scolaires, notamment ceux d’histoire et d’éducation civique, indique très clairement de très faibles références aux cultures locales – en tant qu’histoires, mythes, normes et valeurs – par rapport aux repères dits « authentiques » et de la morale religieuse savante en particulier. Enfin, l’observation et l’analyse d’emplois du temps et la distribution des contenus d’enseignement font ressortir une orientation nettement « polytechnique ». Dans ce projet voulu unitaire par le ministère de l’Éducation nationale, la diversité pédagogique et les particularismes culturels et linguistiques aussi bien des enseignants que des usagers sont perçus et présentés officiellement comme un obstacle pour la fondation d’une « culture nationale », d’une « pédagogie nationale », une histoire nationale et, enfin, une idéologie socialiste, rationnelle et scientifique. Afin de poursuivre ce travail, en l’ouvrant sur les différents acteurs de terrain dans le cadre d’une école pluriculturelle, nous soumettons à l’épreuve des faits une recherche-action portant sur trois questions prioritaires : la formation des enseignants par production de savoirs, la question des valeurs et des contenus et enfin la question de l’évaluation collégiale. Mots-clés : Ecole fondamentale polytechnique, Education interculturelle, multiculturalisme, Algérie, Politique éducative, Etat, société, recherche-action Multiculturalism and education: for a polycultural fundamental school in Algeria. Multi-referential approach of the education system. Can a so-called Polytechnic Basic School (VET) school the cultural and linguistic pluralism of which the pupils were or are the carriers? This is the question to which the thesis proposes to answer. Driven by the various industrial and economic development plans, the Ecole Polytechnique (VET) is revealed firstly as a normative framework and a tool for preparing the workforce for the economy and, more broadly, dissemination of a "scientific and technical culture" among students. As a result, its normativity placed users in an order where positive knowledge and experimental sciences were opposed to the strictly cultural values and the different meanings they could generate at the level of users. Acculturation is therefore the major objective and the so-called "national" pedagogical method by means of a very strong emphasis on the "scientific and technical" component. In addition, the analysis of textbooks, particularly history and civic education, very clearly indicates very weak references to local cultures - as histories, myths, norms and values - in relation to the so-called benchmarks. authentic "and scholarly religious morality in particular. Finally, the observation and analysis of timetables and the distribution of teaching content show a clearly "polytechnic" orientation. In this unitary project by the Ministry of National Education, the educational diversity and the cultural and linguistic particularities of both teachers and users are perceived and formally presented as an obstacle to the foundation of a "national culture". a "national pedagogy", a national history and, finally, a socialist, rational and scientific ideology. In order to continue this work, by opening it up to the various actors in the field in the context of a multicultural school, we put to the test the facts an action research on three priority questions: the training of teachers by the production of knowledge, the question of values and contents and finally the question of collegial evaluation. Keywords : Polytechnic Basic School, Intercultural Education, Multiculturalism, Algeria, Educational Policy, State, Society, Action Research