Les « arts appliqués et cultures artistiques » sont un des enseignements généraux dispensés en lycée professionnel. Cet enseignement convoque des savoirs transdisciplinaires dans un milieu didactique où s’expérimente le design sous la forme d’une activité de création-conception par la représentation d’artéfacts. Cette activité est assujettie aux demandes de l’enseignant, lui-même soumis aux fortes contraintes des prescriptions. Dans ce cadre, les savoirs et concepts circulent peu et la conversation réflexive que les élèves ont avec les représentations graphiques qu’ils réalisent, est limitée par un vocabulaire souvent inadapté. Cette recherche propose de tracer l’arborescence critique d’une tâche de création-conception donnée à des élèves depuis sa prescription institutionnelle. Il s’agit de faire émerger les obstacles épistémologiques à l’enseignement du design en confrontant le curriculum à deux analyses. La première concerne les représentations qu’un groupe d’enseignants a sur la planification de tâches de création-conception (réponses données à un questionnaire). La suivante porte sur une tâche de création-conception enseignée (observation de 3 séances dans une classe de seconde professionnelle). Les résultats présentés seront discutés pour essayer de comprendre comment et pourquoi l’agir de l’enseignant d’Arts appliqués (pratiques et gestes), ne garantit pas l’accès au savoir de tous les élèves.