En matière d’aménagement et de développement urbain, l’étude des représentations sociales des éléments de nature permet la compréhension et l’amélioration du cadre de vie en ville. Elles nous renseignent sur le sens des pratiques, du rapport à l’espace. La nature, quant à elle, est reconnue comme une composante essentielle de l’urbanisme et de l’architecture. Elle acquiert une identité forte pour les citadins et suscite une forme de rapports (pratiques et symboliques) aux espaces de natures urbains. A Grenoble, la nature fait partie intégrante de la ville, que ce soit par la présence des montagnes environnantes et le nombre d’espaces publics végétalisés. Les usagers de la ville se trouvent donc en présence d’éléments de nature originelle, sauvage, les montagnes, et de nature intentionnelle, domestiquée, les espaces publics végétalisés. A partir d’entretiens semi-directifs et de cartes mentales réalisés sur un panel de cinquante personnes, l’analyse souligne l’influence des montagnes sur les représentations sociales de nature des grenoblois. Puis, elle met en évidence que les éléments de nature domestiquée procurent aux usagers, outre une qualité de vie, un refuge physique et cognitif. Ainsi, ces espaces publics végétalisés font que la relation à la nature est suspendue et non pas déniée ou coupée. Ces espaces sont perçus et vécus comme une échappatoire de proximité. La relation entre les usagers et la nature intentionnelle ne se réduit pas à des propriétés matérielles. De sa structure, localisation, intégration, fonctions, découle une représentation pour ses usagers qui inscrivent dans l’espace leur demande d’existence, de sensibilité et de protection. Ce qui permet de mettre en évidence une différenciation dans les représentations et les appropriations selon le genre des usagers.