La péricope de Jean XX, 24-29, comme argument christologique dans l’Église arménienne
Résumé
La péricope de Jean 20, 24-29 sur l’incrédulité de Thomas après la résurrection est justement célèbre et constitue un élément important pour comprendre la nature du corps du crucifié. Toutefois, il n’a été que peu étudié par les Pères préchalcédoniens, et généralement pas dans le contexte des polémiques christologiques.
Une des premières exégèses importantes est celle d’Athanase d’Alexandrie dans la Lettre à Épictète, où cette question est abordée par deux fois (§ 6 et 10). Cette péricope et l’exégèse d’Athanase sont passées en Arménie dès la décennie 430, à travers une lettre d’Acace de Mélitène aux catholicos Sahak et Mesrop. Puis elle a été utilisée à de nombreuses reprises dans le débat théologique et au-delà durant tout le premier millénaire chrétien. Un lien est généralement établi avec Jean II, 18-21, où l’enjeu est la croyance, dans un seul acte de foi, aux enseignements de Moïse et de Jésus. Conséquemment, l’enjeu de la péricope de Jean devient de croire en Jésus dans ses deux dimensions : humaine (mon Seigneur) et divine (mon Dieu). Après avoir présenté le corpus arménien, nous examinerons un choix de textes théologiques.