Les suaires de saints à travers l'exemple des reliques de saint Lazare: une dénomination abusive?
Résumé
Le suaire de saint Lazare, dispersé entre la cathédrale d'Autun, le musée national du Moyen-Age-thermes de Cluny et le musée des Tissus de Lyon, n'a pu servir de linceul au saint personnage, comme d'ailleurs beaucoup d'autres tissus couramment désignés sous ce titre erroné. Le terme de "suaire" n'apparaît que tard dans l’historiographie de l'objet, au début du XIXe s, et après la profanation des reliques de la cathédrale d'Autun. D'autres exemples de « suaires » montrent que cette dénomination convient bien aux tissus anciens ou fragmentaires, et a le mérite de forcer la dévotion du fidèle, surtout dans un contexte où les reliques ont perdu l’autorité de leur authenticité.
L'étude et l'observation approfondies des différents fragments du suaire de saint Lazare ont récemment permis de soulever de nouvelles pistes de réflexion sur l'objet. Des détails iconographiques et techniques inédits ouvrent de nouvelles possibilités d'interprétation de l'usage originel du tissu, et de sa transformation en... suaire.